L'ancien directeur de l'hebdomadaire «Le Journal», Ali Amar, et Zineb El Rhazoui, co-fondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali), ont été arrêtés vendredi matin, au domicile de la seconde à Casablanca. Ali Amar est accusé de vol par une ancienne collaboratrice et Zineb El Rhazoui de complicité. Selon le témoignage des deux journalistes indépendants, relayé dans un communiqué, ils se trouvaient dans l'appartement de Zineb dans le cadre d'une séance de travail consistant à la rédaction d'articles pour la presse internationale. La police aurait débarqué très tôt le matin, sans mandat de perquisition ou d'amener, et auraient défoncé la porte de l'appartement. Les deux occupants ont précisé qu'ils n'avaient pas reçu de convocation préalable. L'équipe d'une quinzaine de policiers a passé l'appartement au peigne fin, avant d'arrêter les deux personnes. La descente a été motivée selon les forces de l'ordre, par «la recherche d'un ordinateur prétendument volé et le dépôt d'une plainte à ce sujet contre Ali Amar, et Zineb El Rhazoui, pour complicité». En effet, l'un des fondateurs du Journal hebdomadaire, mis sous scellé en janvier dernier, a été accusé par une ancienne associée, une citoyenne française répondant au nom de Sophie Goldring. Elle aurait porté plainte contre Ali Amar la semaine dernière selon l'agence de presse EFE, pour «détournement – présumé – d'un ordinateur portable, d'équipements informatiques et une somme de 20 000 dirhams d'une co-entreprise de conception graphique». Dans cette affaire, Zineb El Rhazoui qui avait été interdite de sortie du territoire, est accusée de complicité. Amar a crié à la «manipulation» et à une «fausse accusation». Il aurait attesté la propriété de l'ordinateur portable en fournissant la facture d'achat. Ce qui n'a pas convaincu les policiers. Embarqués à la préfecture de police de Casablanca, ils ont été libérés après 12 heures (de 7h à 19h30) d'interrogatoire. Avant d'embarquer les deux journalistes à la préfecture de Police de Casablanca pour les soumettre à un interrogatoire qui a duré 12 heures et demie (de 7h à 19h30). Amar était convoqué à se représenter, le lendemain 5 juin 2010 à 10h30 à la préfecture de police. Il risquerait 2 ans d'emprisonnement ferme, s'il est reconnu coupable.