Ibtissame Lachgar et Zineb El Rhazoui, les deux co-fondatrices du MALI sont interdites de sortie du territoire. C'est en embarquant à Mohamed V à destination de Paris que Ibtissam Lachgar l'apprend. Sur la route de la PJ de Mohammedia, elle sera finalement relâchée sur la route côtière. C'est hier matin en se rendant à l'aéroport Mohamed V de Casablanca, que Ibtissame Betty Lachgar, psychologue marocaine et co-fondatrice du MALI (Mouvement alternatif pour les libertés individuelles) a appris qu'elle été interdite de quitter le territoire. Doctorante, Ibtissam est installée en France où elle dispose d'ailleurs d'une carte de séjour pour ses études et devait assister à une rencontre-débat sur les libertés, organisée par l'association française Manifeste des Libertés. A l'aéroport, arrivée au niveau de la police des frontières, Ibtissam Lachgar qui s'apprêtait à embarquer pour Paris, a été informée qu'elle était « recherchée » (sic, elle ne l'est pas en réalité). Ne faisant pas l'objet de poursuites officielles, Ibtissam Lachgar est déjà étonnée, mais elle le sera plus encore en apprenant dans la foulée l'existence d'un jugement l'interdisant de sortie du territoire. Quelques instant plus tard, elle est conduite à la Préfecture de Police de Casablanca où elle passera 4 heures avant que la PJ de Mohammedia ne vienne la chercher pour l'emmener dans ses locaux. Mais en cours de route, un policier reçoit un contre ordre par téléphone et Ibtissam est débarquée sine-die, à mi-chemin entre Casablanca et Mohammedia. Entre temps, son avocat Maître Abderrahim Jamaï, contacte le procureur qui confirme l'existence d'une interdiction de sortie du territoire frappant sa cliente ainsi que Zineb El Rhazoui, les deux co-fondatrices du MALI. « Pourtant, il n'y a pas de poursuites judiciaires contre nous » précise Zineb El Rhazoui contactée par Yabiladi. « C'est une décision arbitraire et illégale qui restreint notre liberté de circulation » s'insurge la militante Maroco-française. Pour mémoire, les militants du MALI ont organisé une tentative de déjeuner public en gare de Mohammedia durant ramadan dernier (Dimanche 13 septembre). Le regroupement visait à «revendiquer l'abrogation de l'article 222 du code pénal», condamnant tout musulman qui rompt publiquement le jeûne avant l'heure normale du ftour. Mais le dispositif policier présent à ce moment avait empêché le happening d'avoir lieu.