Au fil des jours, l'Etat multiplie les gestes exprimant sa volonté de normaliser ses relations avec les salafistes qu'ils soient au Maroc ou ailleurs. Justement, il vient de rapatrier 20 disciples -ainsi que leurs familles- de ce mouvement qui étaient au Yémen. La reprise des combats entre les forces légales de Sanaa et les combattants Houthies, des chiites, les a contraint à quitter la région de Dammaj où ils résidaient. Le ministère des MRE a rapatrié vingt salafistes marocains et leurs familles, du Yémen, indique le journal Al Watan Al Yamania qui relaie un communiqué de l'ambassade du royaume à Sanaa. Une opération totalement prise en charge par le département d'Anis Birou. Outre les billets, des passeports ont été octroyés au groupe en vu de leur retour au pays. Après une escale à l'aéroport du Caire, ils prendront la destination de Casablanca. Ces Marocains qui suivaient des cours de religion étaient installés depuis des années à Dammaj, un haut lieu du salafisme au Yémen et dans toute la péninsule arabique, sous le contrôle du cheikh Yahya El Hajouzi, qui se trouve actuellement à Sanaa. Ils bénéficient de la protection de l'Etat yéménite, sachant qu'ils sont opposés à la ligne prônée par Al Qaida dans ce pays. Un rapatriement tardif ? Toutefois la recrudescence des combats entre les forces légales et les combattants Houthis (des chiites, soutenus par le Qatar et l'Iran) dans la région a contraint les salafistes à quitter les lieux après un blocus de 160 jours de la région, effectué par les Houthies. Témoignage des violences dans la région, les bombardements des maisons ont causé la mort de 200 personnes. L'exode collectif a commencé en janvier dernier. Les autorités marocaines ont attendu donc, trois mois avant de réagir. Entre temps, les Marocains disciples du cheikh Al Hajouzi, vivaient dans des campements de fortunes installés à Al Hadida, dans la banlieue de la capitale Yéménite. Une source salafiste nous confie que ce délai était nécessaire pour s'assurer de l'identité des rapatriés. Certains parmi eux se sont débarrassés de leurs passeports marocains ou les ont perdus aux cours des derniers incidents.