Vendredi 2 avril, Mohamed Safik, un Marocain résidant en Italie, a sauvé des flammes un enfant de 4 ans et un étudiant somalien dans la ville de Padoue, en Vénétie. Les lecteurs du journal «il mattino di padova», commentant l'article en ligne, ont remercié M.Safik. En même temps, ils ont critiqué l'image de l'immigré dangereux, diffusée par le parti d'extrême droite Ligue du Nord qui a gagné les élections régionales de fin mars en Vénétie. L'incendie était survenu vendredi matin dans le quartier populaire de San Carlo, à Padoue. Les pompiers ont établi plus tard que l'enfant de 4 ans avait joué avec un briquet sur un matelas qui a pris feu. Le Marocain a réussi à grimper sur le toit et de libérer l'enfant d'abord, puis de sauver Jabir Abdulquadir Nur, étudiant somalien lui-même pris au piège par la fumée épaisse dans un autre appartement de l'immeuble. Pour Mohamed Safik, aller au secours des deux personnes enfermées dans les flammes était tout à fait «naturel». Pour les lecteurs du «matin de Padoue» (article en italien), c'était un acte qui va clairement à l'encontre de l'image du péril migratoire, dessinée par la Ligue du Nord, notamment en Vénétie. Ainsi, Francesco73 remercie Mohamed: «Lire la nouvelle de ton acte m'a rendu très heureux. Les actes de bravoure comme le tien ont une grande importance pour réveiller la consciences des Italiens qui perçoivent chaque immigré comme un danger. Et merci surtout d'avoir sauvé deux vies.» L'internaute Coyllur1 fait toute une liste d'actes semblables en Italie, à l'attention des membres de la Ligue du Nord: «Il y a un an, à Palerme, deux «dangereux» Sénégalais ont sauvé un vieux couple, agressé dans une gare par un fou armé. Les autres (Italiens) étaient là à regarder. Sur la plage de Jesolo, la région aujourd'hui régie par le léguiste Zaia, Dragan Cigana, de Bosnie, a sauvé de la mort deux enfants en 2007. En 2004, le Sénégalais Sarr Cheik, vendeur ambulant; a sauvé un Italien sur la plage de Castagnetto Carducci. Le «dangereux» clandestin (selon les mots de la Ligue) est mort à la suite. Serait-ce, comme le dit [l'auteur Roberto] Saviano, qu'ils ont plus de courage que les Italiens? Peut-être qu'ils croient encore aux valeurs que nous (après les élections), nous avons définitivement perdues. Pauvre Italie! Quel avenir nous attend dans les mains de la Ligue!» Ateosempre le rejoint sur ce dernier point: "Le pays doit être tombé très bas lorsque quelqu'un, pour mériter le respect, doit être un héros. Merci Mohamed pour n'être qu'un homme avec intelligence et courage." Réactions «naturelles» - mais pas si évidentes, vu la tendance de nombreux médias italiens d'informer leurs lecteurs avant tout sur des crimes commis par des immigrés.