Soupçonné d'avoir maltraité sa fille parce qu'elle refusait de porter le voile, un Marocain s'est retrouvé dans de sérieux démêlés avec la justice en Espagne. Détenu, l'homme n'a cessé de clamer son innocence dans les faits reprochés. Et le témoignage de sa femme est venu appuyer le sien. Les faits se sont déroulés dans la ville de Palma sur île de Majorque, dans les Baléares. Un Marocain de 46 ans a récemment été arrêté pour avoir maltraité sa fille de 15 ans, parce qu'elle aurait refusé de porter le voile, rapporte le site d'information Diaro de Mallorca. Le directeur d'école alerte la police C'est le directeur d'école de la jeune fille qui déclenchera tout. Au mois de mai 2013, il constate de légères marques de blessures sur les membres de l'élève. Et selon le récit de l'adolescente, ces marques seraient les séquelles des bastonnades à coup de ceinture - sur ses bras et ses pieds - que lui aurait infligée son père parce qu'elle aurait refusé de porter le hijab. C'est ainsi que le directeur d'école alerte la police qui arrête aussitôt le père de la jeune fille. Le père nie Placé en détention, l'homme rejette ces accusations et dit n'avoir jamais porté la main sur sa fille à cause du hijab. Il assure qu'il a eu à «réprimander» sa fille principalement en raison de ses mauvaises notes. D'après lui, elle n'étudiait pas et passait son temps à regarder la télévision ou à communiquer via son téléphone portable. Il sera ensuite relâché. Plus tard, une plainte sera déposée contre lui, au service des Affaires familiales de la police nationale, toujours pour les mêmes raisons. C'est alors que le père est, à nouveau, arrêté et mis en détention. Entre temps, la police ouvrira une enquête pour en savoir plus sur la famille. C'est ainsi que les enquêteurs vont confirmer son origine marocaine et sa présence en Espagne depuis fort longtemps. D'ailleurs tous les membres de la famille ont la nationalité espagnole et sont bien intégrés dans la vie locale. La mère confirme la version de son mari De son côté, le père n'a cessé de nier les accusations pesant contre lui, insistant sur le fait qu'il réprimandait sa fille en raison de ses mauvaises notes. Il a toutefois reconnu avoir porté la main sur sa fille une fois, parce qu'elle ignorait son petit-frère – encore bébé – qui pleurait alors que son épouse était sortie faire des courses. Mais ce MRE justifie ce geste par le fait qu'il était très nerveux à cette période, en raison de ses problèmes financiers. Appelée à témoigner, la mère de la jeune fille a confirmé la version de son mari. D'après elle, il n'a jamais été question d'obliger l'adolescente à porter le hijab. Au contraire, le port du voile est un acte volontaire au sein de leur famille, a souligné la mère. Une vie de famille selon les «traditions marocaines» et non selon l'islam radical Sur la base de ce témoignage, les agents des Services sociaux espagnoles ont jugé qu'il s'agissait d'une famille qui vit selon les traditions marocaines et dont les membres ne sont pas des islamistes radicaux. C'est ainsi que le Marocain de 46 ans a fini par être remis en liberté. Il faut dire que certaines écoles espagnoles sont réputées pour être hostiles au port du hijab. Et tous les débats qu'il y a eu ces dernières années autour du voile, ont contribué à renforcer les idées reçues. En 2011, une jeune fille d'origine marocaine a carrément été expulsée de son collège, à cause de son hijab, si bien que ses parents ont été contraints de la ramener au Maroc.