Après la crise qui a mené à la fermeture de plusieurs lignes aériennes vers le royaume chérifien, le low cost connait une forte reprise depuis fin 2012. Les choses sont telles que la compagnie nationale Royal Air Maroc semble être, de nouveau, sérieusement menacée. Mardi dernier, Ryanair a inauguré sa nouvelle base à l'aéroport international de Marrakech qui reliera la ville ocre à vingt-deux destinations réparties à travers la France, l'Espagne, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne et les Pays-Bas. La compagnie aérienne low-cost a également fait de Fès, sa première base arrière en dehors de l'Europe, avec l'ouverture d'une nouvelle liaison Saint-Etienne-Fès-Nantes. Début Avril, JetAir Fly annoncait le lancement prochain de quatre nouvelles lignes reliant le Maroc à l'Italie, l'Espagne et les Pays-Bas. A noter que début janvier, les deux compagnies low cost avaient lancé plusieurs nouvelles liaisons entre le royaume chérifien et l'Europe. En effet, depuis le dernier trimestre 2012, on assiste la forte reprise du low cost, après une sérieuse crise qui a poussé de nombreuses compagnies à supprimer des liaisons, voire de quitter momentanément le ciel marocain comme ce fut le cas pour Jet4You, rebaptisée JetAirFly. Face à cette montée du low cost qui s'accélère à l'approche de la période estivale la RAM résistera-t-elle ? «2014 risque d'être très difficile» pour la RAM Si de l'extérieur on peut difficilement faire des prévisions avec précision, un cadre de la compagnie, mieux renseigné, s'inquiète pour le futur proche de la RAM. Et ce, même si, dit-il à L'Economiste, les résultats du groupe jusqu'à fin mars dernier sont meilleurs que ceux de l'année dernière, et même meilleurs que les prévisions du contrat-programme signé avec l'Etat sur la période 2011-2016. Selon ce cadre, la concurrence du low cost n'a jamais été aussi forte au Maroc depuis l'entrée en vigueur de l'Open sky en 2006. «Les low-cost pratiquent également des prix inférieurs à leur coût de revient. Si rien n'est fait, 2014 risque d'être une année très difficile», estime-t-il. Et d'ajouter : «Si l'exercice 2013 est sauvé, il n'en sera peut-être pas de même pour 2014». Il faut dire que depuis longtemps, les Marocains du monde notamment décrient la cherté des prix pratiqués par la compagnie nationale. Si bien qu'ils étaient nombreux à se réjouir de la reprise du low cost, même si certains comme le président de Cap Sud MRE, Salem Fkire, plaident pour une vraie stratégie aérienne au Maroc. De son côté, la RAM vient d'annoncer, conjointement avec les ministères des MRE et du Transport, une panoplie d'avantages dédiés aux MRE. Cependant, rien ne garantit que les prix de la RAM, dans ce cadre, rivaliseront avec les compagnies low cost, d'autant que l'annonce de cette nouvelle mesure n'est pas chiffrée. Rien de rassurant.