Après une importante crise à l'échelle nationale et internationale, le low cost prend à nouveau de la vitesse au Maroc. Plusieurs compagnies qui avaient suspendu leurs lignes vers le royaume relancent la destination avec pour certaines, de nouvelles offres. Et les MRE, ayant subi les conséquences de la crise sont satisfaits, mais dans une moindre mesure. C'est la grande reprise dans le secteur du low cost ! Début Août, Jet4you qui ouvre le bal en annonçant la réouverture des lignes Paris-Orly/Casablanca et Nice-Marrakech. Quelques temps après, Air Arabia élargit également son offre en proposant deux nouvelles lignes entre le royaume chérifien et Madrid. En octobre, la RAM signe un partenariat avec la compagnie low cost américaine JetBlue Airways. Le même mois, Transavia s'y met aussi en lançant trois nouvelles destinations vers le Maroc et vient d'y ajouter Essaouira. C'est donc un nouvel élan que prend le secteur du low cost, qui a connu au Maroc une crise sans précédent avec les suppressions successives des lignes par les opérateurs, tant pour des raisons structurelles, que financières. La situation s'est fait ressentir sur les prix au détriment des MRE. «Le low cost nous arrange» Fatima, jeune MRE en séjour au Maroc, est contente de la reprise. «Demain [samedi], je vais à Paris et c'est Jet4You qui m'emmène. En tant que MRE, le low cost nous arrange», déclare t-elle soulignant néanmoins que «ce qui est embêtant, c'est qu'il y a le bagage en soute à payer. Mais quand on s'y prend tôt, on peut avoir des billets à des prix presque bradés», nuance-t-elle. En outre, relève Fatima, «les horaires sont plus intéressants avec le low cost qu'avec les compagnies classiques et puis, elles ont de bons plans». La jeune femme a eu son billet aller-retour à 150 euros et se dit satisfaite et précise au passage que dans son entourage, les gens vont d'abord vers les compagnies low cost avec de se tourner vers les classiques. Ilham, écrivaine MRE préfère aussi voyager en low cost. Principal attrait : les prix. Et même si elle déplore le fait que l'aspect communication ne soit pas très pointilleux chez certains opérateurs du secteur, elle se réjouit de la reprise. «C'est bien, mais il faut une vraie stratégie» Mais tous ne sont pas aussi satisfaits que Fatima. «Le Maroc est trop cher», remarque d'entrée de jeu Salem Fkire, entrepreneur et président de l'association Cap Sud MRE. «La RAM avec son monopole fait que les prix sont trop élevés. Je reviens d'Agadir et j'ai eu à payer plus de 300 euros [aller-retour]. C'est quand même prohibitif !», juge-t-il. Un point de vue partagé par Ilham qui dénonce essentiellement les prix pratiqués par la RAM sur les lignes moins desservies par les compagnies low cost comme Londres-Casablanca. Elle a récemment eu à payer un aller simple à 200 euros. «Je n'ai pas pu me le permettre au retour, j'était obligée de passer par la France, avec une compagnie low cost» dit-elle, confiant que parfois, «on veut prendre la compagnie nationale par patriotisme, mais les prix son exagérés». D'après M. Fkire, si on homme d'affaires dépense 300 euros pour passer 48 heures à Casablanca en provenance de Paris, «ce n'est pas économiquement correct». Il estime que le low cost est un outil essentiel au lien que peuvent avoir les MRE avec le Maroc. Raison pour laquelle la chose devrait être mieux traitée. «Enormément de MRE veulent venir plus souvent au Maroc. Moi-même j'aimerais venir cinq à six fois par an avec mes enfants. Mais avec ces prix, ce n'est pas possible», relève-t-il ajoutant qu'aller en Turquie revient moins cher. En effet, cette année, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le nombre de MRE rentrés au Maroc cet été a baissé de 14,2% par rapport à 2011. En résumé, Salem Fkire estime que «le low cost c'est bien, mais il faut qu'il y ait une vraie stratégie». Il préconise d'ailleurs que «la RAM [soit] subventionnée».