La traversée de Gibraltar en bateau reste chère tandis que le prix d'un billet d'avion, avec l'arrivée des low cost au Maroc, a fondu comme neige au soleil. Les MRE pourraient, cette année, être plus nombreux à préférer l'avion au ferry. Ils sont de plus en plus nombreux à préférer l'avion au bateau. A la fin de l'Opération Marhaba 2010, quelque 895 869 MRE ont gagné le Maroc par voie aérienne, soit 42,24% du total. Déjà, depuis le 1er mai 2011, 558 155 personnes sont arrivées au Maroc par avion, soit 45,5% des retours des MRE. Le choix de l'avion est motivé par la cherté des billets de bateau. Ces derniers ont augmenté de 30%, à l'été 2008, en raison du prix du pétrole. Trois ans plus tard, ces tarifs au kilomètre sont encore élevés. Certains vacanciers ont donc pris l'habitude de voyager sans leurs voitures, pour venir louer au Maroc : ils évitent de traverser toute l'Espagne en voiture. En 2010, les témoignages d'internautes de Yabiladi.com sur ce système ont été nombreux. Pour Gainefood, «l'avion est plus rapide et plus sûr. La location de voiture, dans tous les aéroports, est autour de 30 euros par jour, entre 22 et 25 euros pour un long séjour. Je ne passe pas chez les Espagnols.» «Le Maroc est devenu le terrain de jeu des compagnies low-cost», estime Lionel Guérin, PDG de Transavia.com France, filiale à bas prix d'Air France-KLM, sur Tourmag.com. Selon le ministère de l'Equipement et des Transports, depuis la libéralisation de 2004 et l'Open sky, le trafic de et vers le Maroc a augmenté de 135% en raison, principalement, des low-cost. Parmi les 44 compagnies aériennes desservant le Maroc en 2010, contre 22 en 2004, 18 sont des low-cost. Ces dernières ont effectué 35% des liaisons à destination ou en provenance des aéroports marocains. A l'été 2010, les low-cost ont assuré 425 rotations par semaine contre 273 pour l'été 2009, soit une croissance nette de 55%, d'après le site économique Maghreb Emergeant. Durant la même période, Air Arabia, Easyjet, Jet4you et Ryanair ont réalisé à elles seules, 943 des 1 200 fréquences hebdomadaires, soit 78% du total. Cet engouement des low-cost pour le ciel national a directement profité aux MRE. L'invasion du low-cost a aussi entraîné la fin du monopole et la main mise de la compagnie nationale, Royal Air Maroc (RAM), sur plusieurs lignes entre le Maroc et le Vieux continent. Même après avoir pris le contrôle de Jet4you à 66%, il y a un an, la RAM peine à faire face aux redoutables concurrents que sont les low-cost. Le transporteur national traverse, depuis le début du mois de juillet, une zone de turbulence qui se traduit par des retards longs et intempestifs, des absences d'assistance et de communication du personnel de la compagnie. Cet article a été précédemment publié dans Yabiladi Mag n°9