Les compagnies aériennes low-cost déploient leurs ailes dans le ciel marocain. Atlas blue, Jet4you, EasyJet, Ryanair… la libéralisation du transport aérien au Maroc attire d'ores et déjà nombre de compagnies offrant des trajets à des prix défiant toutes concurrences. « Low-cost, low fare et high quality », tels sont les fondamentaux du mode économique d'Atlas blue, comme dirait Zouhair El Aoufir, qui dirige cette filiale à 100 % de Royal Air Maroc (RAM) depuis sa création au mois de mai 2004. Pourtant, nombreux sont ceux qui pensent que le mode low-cost pourrait être gêné dans son développement au Maroc par la faible progression de l'Internet et le retard pris pour développer les transactions commerciales à travers la Toile. «Bien que la plate-forme d'Atlas blue sur le Web fasse partie des trois premiers sites marchands marocains en terme de chiffre d'affaires, il n'en demeure pas que l'Internet constitue bien le talon d'Achille des low-cost au Maroc. Et ce n'est pas Jet4you qui dira le contraire !», note un observateur du transport aérien au Maroc. Avec un objectif de 1,5 million de voyageurs d'ici 2010, Jet4you a commencé à desservir le premier vol low-cost Casablanca-Paris (Orly) depuis hier dimanche 29 octobre. Pour pallier ce handicap, cette compagnie a fini par opter pour le mode de paiement classique utilisé par les compagnies régulières. «Le modèle d'une compagnie low-cost repose sur la vente directe, à travers Internet ou les centres d'appels, grâce au paiement électronique par carte de crédit. Au Maroc, le paiement électronique n'est pas encore opérationnel, rendant la commercialisation par Internet et les centres d'appels difficilement applicable», avoue-t-on chez Jet4you. En effet, la vente directe des tickets, principalement via Internet, est préférable parce que ce mode évite les frais induits par les agences de voyages et les systèmes de réservation informatique. Ainsi, «pour rendre accessible nos vols aux clients marocains ne disposant pas de cartes de crédit internationales, Jet4you innove en étant la première compagnie low-cost au Maroc à mettre en place un réseau d'agences de voyages partenaires à travers les principales villes du Royaume». Ces deux compagnies marocaines ne sont pas les seules opérationnelles dans ce segment du transport aérien. L'Open Sky permettra certes à de nouvelles compagnies de desservir la destination Maroc. En fait, les Etats membres de l'Union européenne doivent signer au préalable un nouvel accord relatif à la déréglementation du trafic aérien visant la création d'un Espace aérien européen commun (EAEC) incluant le Maroc. La signature de cet accord est prévue vendredi 17 novembre. Pour garder ses parts de marché, Atlas blue compte élargir son champ d'activité dans plusieurs pays européens : «La politique de développement d'Atlas blue est ambitieuse. Elle se traduira par l'acquisition de deux avions par an. Ainsi la flotte sera-t-elle constituée de 14 appareils en 2008-2009 avant de passer à 24 avions à l'horizon 2012». Même ambition pour la première low-cost privée marocaine. Avec un capital de 60 millions de dirhams, cette compagnie compte quatre actionnaires : Guy Marrache et Ahmed Benabbès Taârji (20 %), le groupe allemand TUI (40 %), Attijariwafa bank (20 %) et la Société générale marocaine de banques ( 20 %). À l'horizon 2010, Jet4you ambitionne d'avoir aune flotte de 10 appareils et une équipe de 395 collaborateurs. Mode d'emploi Le modèle typique de la compagnie aérienne à bas prix est caractérisé par les points suivants : – Une seule classe à bord; – Un seul type d'avion pour réduire les coûts d'entretien. Il s'agit le plus souvent de Boeing 737 ou d'avions de la gamme Airbus A320; – Un système de prix simple : généralement le prix augmente au fur et à mesure que l'avion se remplit, ce qui force les voyageurs à réserver le plus vite possible; – Pas de sièges réservés, forçant ainsi les passagers à embarquer tôt et rapidement; – Utilisation des terminaux, voire d'aéroports secondaires, moins bondés et donc moins chers; – Des vols courts et des escales rapides; – Des trajets simplifiés, privilégiant les vols points à points, en évitant les plates-formes de correspondance; – Des repas payants, également une source de profit pour la compagnie.