La forte concurrence du secteur n'impacte pas que les résultats de la RAM, mais touche également les compagnies low cost. Jet4you, l'une des compagnies les plus présentes au Maroc a subi le coup. Pour assurer sa pérennité, TUI l'a intégrée à sa filiale belge Jetairfly. Au bord de la faillite, la compagnie aérienne marocaine Jet4you vient d'intégrer Jetairfly. « Ces dernières années, le contexte économique est extrêmement difficile pour le secteur aérien. En effet, les crises consécutives (économie, nuage de cendres, Printemps arabe, prix du pétrole, fluctuation du taux euro/dollar…) ont fragilisé le secteur. Jet4you ne fait pas l'exception. D'autant plus que, depuis l'ouverture de l'espace aérien en 2006 (Open Sky), la rivalité avec d'autres compagnies low cost internationales et compagnies régulières a créé une vraie guerre des prix », a expliqué Jet4you dans un communiqué sur les raisons de cette intégration. Ainsi, l'open sky n'a pas pénalisé que la compagnie traditionnelle, Royal Air Maroc mais également les compagnies low-cost, qu'on croyait tirer parfaitement leur épingle du jeu. La forte concurrence entre ces compagnies a fait chuter les tarifs des billets d'avion impactant les bénéfices du secteur du transport aérien et les résultats financiers de Jet4you ont subi un coup dur. Pour rappel, l'offre en sièges des opérateurs low cost sur le Maroc est passée de 550 000 sièges, en 2006, à plus de 7 millions de sièges en 2010. Leur présence a ainsi été multipliée par 12 entre 2006 et 2010. Cette situation a entraîné une baisse des tarifs qui ont chuté de 26% entre 2003 et 2010. Jetairfly à sa rescousse «Pour faire face aux défis futurs, il est primordial de constituer des groupes aériens de large envergure. Les grandes organisations et les groupements sont les seuls à pouvoir tabler sur un futur. Par sa taille, la compagnie aérienne Jet4you est d'autant plus touchée par l'environnement économique. Dès lors, la nécessité de s'unir à une plus grande entité s'est fait ressentir. Etant donné que son actionnaire et partenaire opérationnel depuis sa création est TUI Belgium, une alliance avec la compagnie aérienne sœur belge Jetairfly était logique pour Jet4you », ajoute la compagnie. Pour avoir une idée sur la taille critique de la compagnie aérienne belge, en 2011, 2,2 millions de voyageurs ont confié leur voyage à Jetairfly. En 2012, sa flotte comptera 20 avions, principalement des Boeing 737 nouvelle génération dont la moyenne d'âge n'est que de 5,4 ans. Par rapport au maintien des lignes desservant le Maroc, il y aura un ancrage, promet Jet4you qui sera assuré par ses activités au départ de trois bases : Agadir, Marrakech et Casablanca, préservant le service marocain à bord. La compagnie Jetairfly propose en outre des vols vers le Maroc avec les destinations Nador, Oujda, Tanger et Tétouan. De ce fait, l'activité de Jet4you sera intégrée dans les opérations de Jetairfly. Meilleure solution pour faire sortir Jet4you d'un marasme qui devait mener à sa faillite à moyen terme. 39 licenciements Mais y aura-t-il un plan de restructuration ou de licenciements en vue ? «Des synergies et une collaboration très étroite entre les équipes vont améliorer la situation et créer des opportunités pour tendre vers une croissance», se contente de communiquer Jet4you. Toutefois, du côté de Jetairfly, on est plus bavard. «La réorganisation coûtera 39 emplois sur les 259 que compte Jet4you au Maroc. Par contre, aucun emploi n'est menacé au sein de Jetairfly», précise la compagnie belge. Pour ajouter que la filiale marocaine de « TUI est toujours déficitaire depuis sa création en 2005. Son intégration dans Jetairfly doit lui donner l'opportunité d'atteindre une masse critique lui permettant d'être rentable ». Et pour la rentabiliser, on compte ainsi renflouer son portefeuille clientèle grâce notamment au transport des passagers des tours-opérateurs Marmara et Nouvelles Frontières. Deux groupes qui ont fusionné en juillet 2011 et qui appartiennent, en effet, à TUI France. De ce fait, si cette intégration est bien réfléchie et sauvera une compagnie marocaine de sa déprime, elle coûtera néanmoins plusieurs licenciements.