Le bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) a appelé à une marche nationale, dimanche 23 février à Casablanca, en protestation contre la hausse des prix, la baisse du pouvoir d'achat et l'ampleur du chômage, dans un contexte d'«influences entre argent et pouvoir». Cette mobilisation se veut dans le prolongement de la grève générale des 5 et 6 février dernier, à l'appel de cinq centrales syndicales dont la CDT, ainsi que les neuf organisations du Front marocain contre les lois sur la grève et sur la retraite. Dans son appel à cette marche, la CDT a d'ailleurs critiqué la démarche du gouvernement dans «son insistance à porter atteinte aux droits et aux acquis et à restreindre les libertés syndicales», notamment à travers «l'adoption de lois régressives et impopulaires, sans négociations avec le mouvement syndical». Outre la loi organique 97.15 sur le droit de grève, votée à la Chambre des représentants le même jour de la mobilisation des centrales, la Confédération fustige le projet de loi de transfert de la CNOPS à la CNSS. Grève au Maroc : «Si le gouvernement fait passer ses lois, le dialogue social n'aura plus de sens» [Interview] Dans ce sens, le bureau exécutif de la CDT a souligné tenir le gouvernement «responsable de la montée des tensions sociales», tout en lui reprochant de ne pas se tenir au cadre de négociations prévu par l'institutionnalisation du dialogue social, en vertu de la Charte nationale du 30 avril 2022. En l'espèce, la centrale a appelé «toutes les structures syndicales nationales, locales et sectorielles, ainsi que toutes les organisations professionnelles, la classe ouvrière et l'ensemble des citoyens» à participer à cette marche. Dans le contexte de la grève générale, observée au début de ce mois, les organisations syndicales ont déjà annoncé que d'autres démarches de contestation suivraient cette première mobilisation, voulue comme une première mise en garde contre les décisions impopulaires.