L'indice des prix à la consommation (IPC) au Maroc a progressé de 2 % en janvier, en glissement annuel, atteignant ainsi son rythme de hausse le plus marqué depuis un an selon les données publiées par la Haut-Commissariat au Plan (HCP), malgré les promesses de Aziz Akhannouch de maîtriser la flambée des prix. Cette accélération s'explique principalement par une augmentation de 3,3 % des prix des produits alimentaires tandis que ceux des biens non alimentaires ont enregistré une hausse plus modérée de 1,1 %. L'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix administrés ainsi que ceux sujets à une forte volatilité, a, pour sa part, progressé de 2,4 % sur un an, contre 2,6 % en décembre. Perspectives d'inflation pour 2024 et 2025 Le Maroc avait clôturé l'année 2024 avec un taux d'inflation annuel de 0,9 %, après des niveaux nettement plus élevés en 2022 et 2023 lorsque l'inflation avait respectivement atteint 6,6 % et 6,1 %. Cette flambée précédente était attribuée à la hausse des cours mondiaux de l'énergie et des denrées alimentaires. Pour 2024, Bank Al-Maghrib (la Banque centrale) anticipe un rebond du taux d'inflation, qui devrait atteindre 2,4 % avant de refluer à 1,8 % en 2025. Cependant, les économistes mettent en garde contre l'influence persistante des facteurs exogènes sur les perspectives d'inflation au Maroc. Les fluctuations des marchés internationaux, conjuguées aux épisodes successifs de sécheresse, continuent de limiter l'efficacité des politiques monétaires en matière de maîtrise des prix. Parallèlement, Rabat devrait enregistrer une accélération de sa croissance économique au premier trimestre 2025, principalement grâce à la bonne tenue des secteurs non agricoles, selon des données antérieures du HCP. Le Maroc en attente du renouvellement du crédit flexible du FMI Ces résultats interviennent alors que le Maroc espère obtenir, en mars, le renouvellement de son accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour une ligne de crédit flexible (FCL) d'un montant de cinq milliards de dollars, a déclaré Nadia Fettah Alaoui, ministre de l'économie et des finances. Le Maroc avait conclu pour la première fois, en 2023, un accord de deux ans avec le FMI pour ce dispositif, conçu comme une mesure préventive visant à renforcer les réserves extérieures du pays. Les autorités marocaines avaient alors choisi de l'utiliser comme un instrument de précaution, sans procéder à des décaissements effectifs. «Nous sommes optimistes quant au renouvellement de cette ligne de crédit en mars, et les discussions avec le FMI se poursuivent», a affirmé la ministre en marge de la Conférence d'Al'Ula sur les économies émergentes, organisée la semaine dernière en Arabie saoudite. Le Maroc a, par ailleurs, bouclé l'année 2024 avec un déficit budgétaire de 3,9 % du PIB, un niveau inférieur aux prévisions inscrites dans la loi de finances. Le gouvernement ambitionne de réduire ce déficit à 3,5 % en 2025, en misant sur une amélioration des recettes fiscales et une rationalisation des dépenses, tout en tablant sur un taux de croissance économique de 4,6 %, selon Mme Fettah Alaoui.