Le Maroc vise à renouveler la ligne de crédit modulaire (LCM) de 5 milliards de dollars avec le Fonds Monétaire International (FMI) en mars prochain, afin de consolider ses réserves de change et sa stabilité financière. Dans une interview accordée à Asharq Business, la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a exprimé son optimisme concernant cette reconduction. Le Maroc se prépare à négocier avec le FMI pour renouveler sa ligne de crédit modulaire de 5 milliards de dollars. Cette démrche vise à renforcer les réserves de change du Royaume et à soutenir sa stabilité financière face aux défis économiques mondiaux. Dans une interview accordée à Asharq Business lors du « Forum d'Al Ula pour les économies émergentes », organisé en Arabie Saudite, la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a exprimé son optimisme quant à la reconduction de cette ligne de crédit, soulignant les discussions en cours avec le FMI. Selon la responsable gouvernementale, cette ligne de crédit constitue un filet de sécurité pour le Maroc, qui l'a utilisée comme outil de couverture sans avoir eu besoin de recourir à de nouveaux financements. Une réponse aux défis économiques mondiaux Le Maroc a signé en 2023 un accord avec le FMI pour une ligne de crédit modulable, un mécanisme conçu pour fournir un soutien en cas de chocs externes, afin de préserver sa stabilité économique. Cet accord, qui expire en avril 2025, a permis au Royaume de maintenir sa solidité financière malgré des tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine. « Le Maroc bénéficie d'une relation privilégiée avec le FMI, qui reconnaît l'engagement du Royaume à mettre en œuvre des réformes structurantes pour assurer la durabilité de ses finances publiques », a précisé la ministre. Le Maroc a enregistré un déficit budgétaire de 3,9 % en 2023, un résultat inférieur aux prévisions. Cette performance a été soutenue par une hausse des recettes fiscales et une gestion rigoureuse des dépenses. Le gouvernement prévoit de réduire ce déficit à 3,5 % en 2024, avec une croissance économique estimée à 4,6 %. Cependant, la ministre a averti que le Maroc n'a plus de « marges financières » pour faire face à de nouvelles augmentations des prix des matières premières. Après avoir subi les conséquences de la guerre en Ukraine, qui a perturbé les marchés mondiaux de l'alimentation et de l'énergie, le Maroc a dû acheter des produits essentiels à des prix plus élevés à cause de ce conflit avec des délais de paiement prolongés. Le Royaume, qui était un importateur régulier de blé en provenance d'Ukraine, a dû faire face à des coûts d'importation accrus, augmentant ainsi la pression inflationniste. En 2023, l'inflation a atteint 6,2 %, avant de commencer à baisser à partir de 2024. Des investissements étrangers toujours attractifs En dépit des défis économiques, le Maroc continue d'attirer des investissements étrangers, notamment en provenance des pays du Golfe. Selon la ministre, les investissements arabes représentent environ 14 à 15 % des investissements étrangers directs dans le pays. Les secteurs d'investissement se diversifient, avec un intérêt croissant pour des domaines comme l'immobilier, le tourisme et l'énergie, en plus des secteurs traditionnels. Les investissements étrangers ont augmenté de 55,4 % en 2024, atteignant 17,24 milliards de dirhams (environ 1,73 milliard de dollars). L'organisation de la Coupe du Monde 2030, avec l'Espagne et le Portugal, constitue aussi pour le Maroc une opportunité stratégique pour accélérer les investissements, tant publics que privés, et dynamiser l'économie à long terme.