Le Maroc espère obtenir en mars l'aval du Fonds monétaire international (FMI) pour le renouvellement d'une ligne de crédit flexible (FCL) d'un montant de cinq milliards de dollars, a déclaré lundi 17 février la ministre de l'économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, dans un entretien accordé à la chaîne Asharq. Conclu pour la première fois en 2023 pour une durée de deux ans, cet instrument de précaution vise à prémunir le pays contre d'éventuelles crises financières et à consolider ses réserves en devises. Jusqu'à présent, Rabat n'a pas eu recours aux fonds mis à disposition, préférant en faire un outil de sécurisation macroéconomique. «Nous sommes optimistes quant au renouvellement de cette ligne de crédit en mars. Les discussions avec le FMI sont en cours», a précisé la ministre en marge de la Conférence d'Al-'Ula sur les économies émergentes, organisée en Arabie saoudite. Elle a souligné que l'institution de Bretton Woods considère les réformes mises en œuvre par le Maroc comme des gages de viabilité des finances publiques. En 2024, le Royaume a enregistré un déficit budgétaire de 3,9 %, inférieur aux prévisions initiales. Le gouvernement ambitionne de le ramener à 3,5 % cette année, grâce à une progression des recettes fiscales et une rationalisation des dépenses publiques, dans un contexte de croissance projetée à 4,6 %. Des marges de manœuvre budgétaires de plus en plus réduites Lors d'une intervention dans le cadre du même forum, Nadia Fettah Alaoui a mis en garde contre l'épuisement des capacités budgétaires du Maroc face à d'éventuelles hausses des prix des matières premières. «Nous ne disposons plus de réserves financières suffisantes pour absorber une nouvelle flambée des prix, conséquence directe des tensions géopolitiques mondiales», a-t-elle alerté. Le Maroc, qui s'approvisionnait principalement en blé auprès de l'Ukraine, a dû diversifier ses sources d'importation, acquérant des produits stratégiques – blé, énergie, médicaments – à des coûts accrus, aggravés par des conditions de paiement différé. «Ce n'est pas seulement la hausse des prix qui nous affecte, mais aussi l'ensemble du processus d'acquisition, qui devient plus coûteux», a précisé la ministre. Depuis l'invasion russe de l'Ukraine en 2022 et les sanctions économiques occidentales qui en ont découlé, les marchés mondiaux de l'alimentation, du carburant et des engrais connaissent des perturbations majeures, exacerbant l'inflation. Entre 2022 et 2023, le Maroc a dû adopter plusieurs mesures pour contenir la flambée des prix, alors que l'inflation atteignait 6,2 % en 2023, avant de refluer à 0,9 % à la fin de l'année 2024.