La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, et membre du bureau politique du Parti de l'Authenticité et de la Modernité (PAM), a affirmé que le Maroc dispose d'une expérience de près de trois décennies dans l'attraction de financements pour le secteur de l'énergie, et d'une expertise de 15 ans dans le domaine des énergies renouvelables, ce qui lui a permis de tirer des leçons importantes dans ce domaine. Lors de sa participation au dialogue à la Fondation Al Fakih Tétouani, pour discuter des questions politiques actuelles et des enjeux de la transition énergétique et du développement durable, la ministre a expliqué que "l'attraction de technologies modernes, telles que l'hydrogène vert, nécessite un soutien lors de ses premières phases de développement". Elle a insisté sur le fait que ce soutien ne se fera pas au détriment du budget de l'État ou des citoyens, mais qu'il encourage le secteur privé national ou international, à investir dans ce domaine et à assumer les risques technologiques et financiers associés. Elle a souligné que la production d'hydrogène vert devrait se faire à un coût inférieur à 2 dollars, sans recourir au soutien gouvernemental, ce qui reflète la philosophie du gouvernement de concentrer les incitations sur les investissements durables et justifiés. Le Maroc peut-il mener sa barque énergétique? Concernant la politique de soutien, la responsable gouvernementale a révélé que "l'État consacre 16 milliards de dirhams pour subventionner les prix du gaz butane, ainsi que 4 milliards de dirhams pour subventionner l'électricité". Elle a affirmé que le gouvernement s'engage à conditionner et à cibler précisément ce soutien, de manière à ce qu'il ait un impact direct sur les citoyens, tout en garantissant des mécanismes de contrôle et d'évaluation continus. Elle a indiqué que le consommateur marocain paye un dirham par kilowattheure, et que sans le soutien national pour l'électricité et l'eau potable, ce coût aurait augmenté de 50%. Cependant, elle a précisé que "ce tarif reste élevé par rapport aux offres récentes d'énergie renouvelable, qui se situaient entre 40 et 30 centimes le KWh, en tenant compte des coûts de transport". Ainsi, la ministre a averti que l'absence de conditions dans le soutien pourrait affaiblir l'efficacité énergétique, que ce soit au niveau de la production, de la consommation, du transport ou de la distribution. Elle a assuré que le gouvernement travaille à réduire le coût de l'énergie et à améliorer la compétitivité de l'économie nationale. Dans le cadre des réformes en cours, la ministre a révélé une restructuration du secteur des mines et des carrières, avec une révision de la loi 00-28, qui comprend des mécanismes incitatifs, des sanctions réglementaires et des outils de contrôle. Elle a indiqué que le processus de validation de cette réforme est en cours. Elle a également précisé qu'en 2023, l'obligation de publier les tarifs de transport et d'utilisation du réseau par l'Autorité nationale de régulation de l'électricité (ANRE) a été instaurée le 31 janvier de chaque année. Ces tarifs, publiés pour la première fois le mois dernier, étaient inférieurs de 26 % à 50 % par rapport à ceux fixés auparavant par l'office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), ce qui reflète les progrès réalisés dans ce domaine. Retour sur les politiques sociales, la ministre a indiqué que "le gouvernement envisage de réorienter les 21 milliards de dirhams actuellement alloués au soutien des produits de première nécessité vers les citoyens les plus démunis, soit par une augmentation du soutien destiné aux catégories vulnérables, soit par des incitations pour les classes moyennes, considérées comme un pilier essentiel de la croissance économique et sociale". Leila Benali a conclu son intervention en soulignant que l'amélioration de l'efficacité dans la production, le transport et la distribution, ainsi que la réduction des coûts de l'énergie, constituent la clé de la compétitivité économique, et a rappelé l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles pour garantir une transition énergétique durable au service des citoyens et de l'économie nationale.