Après sa visite au Maroc, le vice-président de l'ANC, Obed Bapela, a été critiqué par son parti pour ses propos favorables à la coopération économique avec le Maroc, perçus comme contradictoires avec la position de la formation politique sur le dossier du Sahara. Peu de temps après sa visite au Maroc, le député et vice-président du Comité des relations internationales du parti Congrès national africain (ANC), Obed Bapela, a été rappelé à l'ordre par son propre camp. En visite au Maroc, le 7 octobre dernier, le responsable s'est entretenu avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Dans ce contexte, a souligné la nécessité de renforcer la coopération économique et commerciale bilatérale. Il a également invité les entreprises marocaines à investir en Afrique du Sud. La réaction de l'ANC n'a pas tardé. Mercredi 9 octobre, un communiqué du parti a «noté avec inquiétude les propos attribués» à Obed Bapela, lors de la visite de ce dernier au Maroc. A ce titre, la formation a soutenu que les propos en question contredisaient sa position officielle sur le royaume, qualifié de «nation qui continue son occupation illégale du Sahara occidental». En outre, le parti au pouvoir en Afrique du Sud a réitéré sa «position de principe et de longue date de solidarité avec le peuple du Sahara occidental». Depuis sa création, l'ANC s'est «aligné sur les luttes des peuples opprimés du monde entier», a rappelé le communiqué. Le rapprochement entre le Maroc et l'Afrique du sud avance à petits pas L'Afrique du Sud rétropédale sur le renforcement des liens avec le Maroc Réaffirmant son «soutien continu» au Front Polisario, l'ANC a souligné avoir «systématiquement condamné» la souveraineté du Maroc sur les provinces du sud, que le parti considère comme une «violation du droit international». Dans ce sens, la formation politique a appelé à «la mise en œuvre des résolutions des Nations unies qui prévoient un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui». Concernant les propos attribués à Obed Bapela, le premier secrétaire général adjoint de l'ANC et président de la sous-commission des relations internationales, Nomvula Mokonyane, a demandé au concerné de «fournir des éclaircissements», d'autant que ces déclarations «contredisent la politique de longue date de l'ANC». Le communiqué de l'ANC s'est conclu par un soutien explicite au Polisario, promettant de travailler avec ses alliés, dont l'Algérie, «pour garantir que le peuple du Sahara occidental obtienne la liberté qui lui a été longtemps refusée». La récente visite de Bapela au Maroc fait suite à une rencontre entre le président de la Chambre des représentants marocaine, Rachid Talbi Alami, et la présidente de l'Assemblée nationale sud-africaine Angela Thokozile Didiza à Johannesburg, le 20 septembre dernier. Les relations diplomatiques entre Rabat et Pretoria sont tendues depuis des années, en raison du soutien de l'Afrique du Sud au Front Polisario. Cette tendance s'accentue, l'exemple le plus récent étant le plébiscite par l'ANC de la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 4 octobre en faveur du Front Polisario.