Presque trois mois après la formation du gouvernement d'unité nationale en Afrique du sud, Johannesburg a accueilli des entretiens de haut niveau entre le Maroc et le pays de Ramaphosa. Le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, a eu ce vendredi à Johannesburg, un entretien bilatéral avec la présidente de l'Assemblée nationale d'Afrique du Sud, Angela Thokozile Didiza. Alami a exprimé à son homologue sud-africaine «la disposition du Royaume du Maroc à développer une coopération fructueuse avec l'Afrique du Sud et à l'élargir à plusieurs secteurs porteurs (…) Le Maroc est disposé à partager son expertise et son expérience avec l'Afrique du Sud dans de nombreux domaines», rapporte la MAP. «Le Maroc et l'Afrique du Sud sont deux grands pays influents en Afrique et se doivent, de ce fait, de mettre à profit leurs avantages comparatifs pour renforcer leur coopération, au service de leurs peuples et de tout le continent, dans une optique de complémentarité.» Rachid Talbi Alami Lors d'une conférence organisée à Washington en mars 2024, en présence de l'ambassadeur du royaume aux Etats-Unis, Youssef Amrani, l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Naledi Pandor, avait déclaré que son pays souhaite bénéficier de l'expertise du Maroc dans l'industrie automobile. Les premiers pas sur un long chemin La présidente de l'Assemblée nationale d'Afrique du Sud, Angela Thokozile Didiza, a rappelé à Talbi Alami les récentes élections générales dans son pays, du 29 mai dernier, qui n'ont donné la majorité absolue à aucun parti politique. «Après les discussions et les négociations, le choix a enfin été porté sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale», a-t-elle souligné. Mme Didiza, membre de l'ANC, a «salué l'expérience démocratique du Maroc et exprimé la volonté de développer une coopération bilatérale fructueuse avec le Royaume», indique la MAP. Le président de la Chambre des représentants du Maroc participe à la 12ème conférence annuelle des présidents des Parlements africains, qui se tient du 18 au 20 septembre à Johannesburg. Les relations entre le Maroc et l'Afrique du sud sont tendues, depuis l'annonce de la reconnaissance de la «République arabe sahraouie démocratique» par Pretoria , et son soutien au Polisario. Un appui que le gouvernement du président Cyril Ramaphosa ne cesse de réitérer. En témoigne la participation, le 10 septembre à Genève, de son ambassadeur en Suisse à une conférence organisée par le Front, placée sous le thème : «De l'occupation et l'autodétermination : une comparaison entre le Sahara occidental et la Palestine». «Le Maroc ne permettra jamais à l'Afrique du Sud d'avoir un rôle dans le dossier du Sahara», avait martelé l'ambassadeur Omar Hilale au lendemain de la visite en Afrique du Sud effectuée par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Staffan di Mistura. Ces entretiens entre Talbli Alami et Mme Didiza sont les premiers entre des officiels de haut niveau des deux pays, depuis la formation du gouvernement d'unité à Pretoria. Mais en juillet dernier, à l'occasion d'une session du conseil exécutif de l'Union africaine tenue à Accra, la diplomatie sud-africaine avait publié une photo réunissant le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue, Ronald Lamola, mais sans qu'elle ne soit suivie d'un communiqué. Rabat avait observé le même silence. De son côté, Institute for security studies (ISS) en Afrique du Sud a affirmé en août 2024, que les efforts du Polisario pour créer un nouvel Etat en Afrique du Nord déclinaient progressivement, tandis que la reconnaissance de la proposition marocaine d'autonomie au Sahara comme seule solution permanente bénéficiait d'un soutien grandissant au sein des puissances mondiales. Le Polisario continue de bénéficier du soutien de l'ANC et du parti communiste ainsi que de syndicats proches de la formation du président Ramaphosa. Ces organisations se sont réunies, le 6 septembre à Johannesburg, pour manifester leurs appuis au Front.