L'ANC est donné grand vainqueur aux élections législatives du 8 mai en Afrique du Sud. Des parties au Maroc abordent cette échéance avec optimisme. Les électeurs sud-africains auront rendez-vous, mercredi 8 mai, avec des élections législatives. Un scrutin capital pour déterminer l'identité du prochain chef de l'Etat, élu par les 400 députés du Parlement pour un mandat de cinq ans, et non au suffrage universel direct. A quatre jours de cette échéance électorale, les sondages prédisent une confortable victoire de l'African National Congress (ANC), au pouvoir depuis 1994. Ils accordent à la formation de Cyril Ramaphosa entre 54% et 61% des intentions de vote. Très loin devant son premier adversaire, l'Alliance démocratique (AD), avec seulement 22%. Aux communales d'août 2016, l'AD avait obtenu de bons résultats grâce à la défiance des Sud-africains de l'ANC de Jacob Zuma. Le départ, en janvier 2018, de l'ancien président, semble d'ailleurs ôter au parti d'opposition sa principale arme dans sa «guerre» contre l'ANC. Le Maroc bénéficiera-t-il de l'élection de Ramaphosa ? Pour le Maroc, ces élections en Afrique du Sud sont également importantes. «Rabat aborde l'avenir des relations avec Pretoria avec optimisme», indique une source proche du dossier. Elle estime que Cyril Ramaphosa devrait avoir les mains plus libres que lors de sa prise de pouvoir en 2018. Et d'avancer que le prochain chef de l'Etat pourrait s'affranchir de la tutelle de l'aile radicale de l'ANC, très proche du Polisario, pour conduire une nouvelle politique équilibrée en direction du royaume. La même source rappelle qu'au cours des derniers mois, des contacts entre Rabat et Pretoria se sont produits, dont certains de haut niveau. Elle fait référence à la visite, en novembre 2018 à Johannesburg, d'une délégation de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), conduite par son président Salaheddine Mezouar, pour prendre part au Forum africain d'investissement. Une participation ayant permis une rencontre entre la CGEM et la Chambre sud-africaine du commerce et de l'industrie (SACCI, selon son acronyme en anglais). Un mois auparavant, c'est la présidente du Parlement Baleka Mbete qui s'était rendue à Rabat pour des entretiens avec son homologue Habib El Malki. Le 14 avril dernier, le ministre marocain des Affaires étrangères, dans une interview accordée à l'hebdomadaire The Sunday Times, tendait la main au gouvernement sud-africain pour l'ouverture d'une nouvelle page dans les relations entre les deux pays. «Nous ne partageons pas les mêmes frontières, nous n'avons pas de problèmes territoriaux», a-t-il dit, expliquant que les problèmes qui perturbent les relations entre les deux pays s'expliquent par la décision de Pretoria de «prendre position sur une question qui concerne une région située à des centaines de kilomètres, une position qui va à l'encontre de celles de l'ONU et de l'Union africaine (UA)». Reste à savoir si Cyril Ramaphosa compte réellement, dans les mois à venir, modifier sa position envers le Maroc et offrir ainsi un cadeau à son principal concurrent (économique et politique) sur le continent ? La future composition du Parlement, notamment le rapport de force entre les courants au sein de l'ANC, apportera sans doute des éléments de réponse à cette question.