La normalisation des relations maroco-algériennes n'est pas pour bientôt. Le pouvoir algérien, à la place de la réouverture des frontières terrestres, renvoyées aux calendes grecques, veut aborder la délimitation des frontières maritimes. C'est encore loin le bout du tunnel pour la réouverture des frontières terrestres entre le Maroc et l'Algérie, fermées depuis 1994. Une question qui n'est pas inscrite à l'ordre du jour de l'agenda des autorités du voisin de l'Est. En revanche, elles font miroiter au royaume le début de négociation sur la délimitation des frontières maritimes. Cette annonce a été faite, hier, par le ministre des Affaires étrangères, Morad Medelci. Devant les députés, ce très proche de Bouteflika, a souligné que Rabat et Alger «pourraient ouvrir, dans l'avenir, le dossier des frontières maritimes», à l'instar de la convention signée, en ce sens, avec la Tunisie et que le parlement a, d'ailleurs, approuvé mardi. Dans son édition d'aujourd'hui, le quotidien arabophone algérien El Khabar rapporte qu'au sortir du parlement, Morad Medelci a laissé entendre que Rabat n'a aucune «demande territoriale en Algérie», soulignant que «nous n'avons aucun problème avec le Maroc». C'est la réponse du chef de la diplomatie à une question soulevée quelques minutes auparavant par un député. Faire diversion en abordant un thème secondaire Cette nouvelle proposition algérienne adressée au Maroc est une manière de faire diversion en proposant sur la table des discussions un sujet plutôt, facile à aborder par les deux Etats. Mais qu'en est-il de la réaction du Maroc ? Janvier 2012, en visite à Alger, son premier déplacement à l'étranger qu'il effectuait en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, Saâd Dine El Otmani annoçait, euphorique, déclarait aux médias que «notre stratégie est basée sur les questions qui font l'objet de consensus entre les deux pays, quant à celles à l'origine de divergences, nous allons les poser en toute transparence». C'est le cas du conflit au Sahara, toujours sans solution, voilà plus de 37 ans. Un dossier auquel s'ajoute le drame des 40 000 familles expulsées de l'Algérie en 1975 et la fermeture, en 1994, des frontières terrestres.Une année après cette visite, aucune évolution n'a été enregistrée sur les trois dossiers.