Le ministre iranien des Affaires étrangères s'est félicité, jeudi lors d'une réunion avec les ambassadeurs des pays musulmans, de l'amorce d'une «normalisation des relations avec le Maroc», après cinq années de rupture. Au lendemain de cette annonce, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a téléphoné à son homologue iranien, Ebrahim Raïssi. Officiellement, l'échange a permis au chef d'Etat iranien de «présenter ses vœux au président et au peuple algérien à l'occasion de l'Aïd Al-Adha», indique la présidence algérienne dans un communiqué, relayé par l'APS. Les deux pays ont célébré la fête du sacrifice, mercredi 28 juin. D'habitude, les messages de félicitations échangés entre les chefs d'Etats dans ces occasions religieuses, interviennent à la veille des commémorations. Les deux présidents «ont convenu aussi de renforcer la coopération bilatérale et d'accélérer la tenue de la réunion de la grande commission mixte entre les deux pays», ajoute la même source. L'Algérie redoute que le projet de «réconciliation» entre Rabat et Téhéran, annoncé jeudi 29 juin par le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, ne s'opère au détriment des intérêts du Polisario. L'Iran reconnaît la «RASD» depuis 1980. Rabat avait justifié la rupture de ses relations avec Téhéran, en mai 2018, par les livraisons d'armes iraniennes aux milices du Front. Il est difficile, dans la conjoncture actuelle, que le Maroc accepte l'ouverture d'une nouvelle page avec l'Iran sans concession iranienne sur le dossier du Sahara. Force est de constater que le président Abdelmadjid Tebboune a tiré les leçons de l'échec de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, dans sa mission en Serbie et en Allemagne. Ainsi, il a pris l'initiative de communiquer directement avec son homologue iranien sur une éventuelle normalisation des relations avec le royaume.