La rencontre de septembre et l'appel téléphonique de ce jeudi entre les chefs de la diplomatie algérienne et iranienne confirment, le rapprochement entre les deux pays, évoqué en août dernier par le chef de la diplomatie israélienne en visite au Maroc. Le rapprochement entre l'Algérie et l'Iran se confirme. Jeudi, le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian et son homologue algérien Ramtane Lamamra ont discuté, lors d'un appel téléphonique, des moyens du renforcement des relations bilatérales et de la situation au Moyen-Orient et en Afrique. Selon l'agence de presse iranienne IRNA, le chef de la diplomatie iranienne a salué, lors de cette occasion, le «vote du gouvernement algérien contre l'adhésion de l'entité sioniste à l'Union africaine», soulignant qu'il s'agit d'une étape louable. Hossein Amir Abdollahian a également salué la position de l'Algérie sur le retour de la Syrie à la Ligue arabe, réitérant la position iranienne sur la «non-ingérence dans les affaires intérieures syriennes». Le ministre a abordé les «relations politiques étroites entre l'Iran et l'Algérie», exprimant son espoir d'«élargir les domaines de coopération entre les deux pays». Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne a exprimé «l'aspiration de son pays au succès des pourparlers sur la relance de l'accord nucléaire iranien», soulignant «l'importance de renforcer la coopération commerciale et d'augmenter le volume des échanges entre les deux pays», poursuit l'agence. Les deux ministres ont également évoqué les récents développements sur la scène libyenne, en mettant l'accent sur la résolution de la crise «avec la participation de tous les spectres du peuple libyen et loin de toute ingérence étrangère». Un appel qui fait suite à la rencontre de septembre à New York La dernière rencontre entre les chefs de la diplomatie de l'Algérie et de l'Iran date de septembre dernier. En marge de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, Lamamra avait alors reçu Abdollahian pour des discussions autour des «moyens de renforcer les relations entre les deux pays et de tirer parti des opportunités et des capacités disponibles des deux côtés pour promouvoir la coopération économique et les consultations sur questions internationales d'intérêt commun». Toutefois, contrairement à cette annonce, relayée par le chef de la diplomatie algérienne sur son compte Twitter, l'entretien téléphonique entre Lamamra et Abdollahian de cette semaine est pour le moment boudé par l'agence de presse officielle et les médias algériens. La rencontre de septembre et l'appel téléphonique de ce jeudi confirment, en effet, le rapprochement entre l'Algérie et l'Iran, évoqué en août dernier par le chef de la diplomatie israélienne. En visite au Maroc, Yaïr Lapid avait ainsi révélé avoir fait part à son homologue marocain, Nasser Bourita d'«une certaine inquiétude quant au rôle de l'Etat algérien dans la région, qui s'est rapproché avec l'Iran et mène actuellement une campagne contre l'admission d'Israël à l'Union africaine en tant qu'observateur». Une adhésion pour laquelle Alger accuse ouvertement Rabat d'y avoir contribué. Au lendemain des propos de Lapid, un «haut responsable» algérien sous couvert d'anonymat a expliqué, dans des déclarations au quotidien Echouroukonline, que le déplacement du chef de la diplomatie israélienne au royaume répondait à deux objectifs : «maintenir la pression sur les Etats-Unis pour obtenir la reconnaissance de Washington des allégations sur la marocanité du Sahara et l'établissement d'un axe militaire maroco-sioniste dirigée contre l'Algérie». A rappeler que le Maroc avait annoncé, le 1er mai 2018, la rupture de ses liens diplomatiques avec l'Iran, accusant Téhéran d'être responsable de «l'appui des milices du Hezbollah libanais au Polisario». A rappeler aussi que l'Iran reconnaît la «République arabe sahraouie démocratique (RASD)», depuis le 27 février 1980.