En France, l'accord franco-algérien sur l'immigration, conclu le 27 décembre 1968, est décrié non seulement par des voix de droite et d'extrême droite, mais aussi au sein de la majorité présidentielle. «Le maintien aujourd'hui d'un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié», a indiqué l'ancien Premier ministre et actuel maire du Havre, Edouard Philippe, dans une interview donnée cette semaine à L'Express. Le chef du Parti Horizons, fondé en 2021, soutient le président Emmanuel Macron. Le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains) abonde dans le même sens. Dans des déclarations à la presse, il a affirmé que «les conditions ont changé». Selon lui, le texte constitue «une espèce de discrimination par rapport à d'autres pays». Au lendemain de ces deux appels, les députés de la formation Les Républicains ont déposé une proposition de résolution portant révision des termes de l'accord de 1968, qui facilite le séjour en France des Algériens, par rapport aux ressortissants d'autres Etats. Certains médias algériens, qui suivent cette campagne en France, accusent le Maroc d'en être l'instigateur. «La droite française et le Maroc, déjà historiquement très proches, ont trouvé un point de ralliement supplémentaire dans cette politique d'apaisement du président français avec l'Algérie (…) Ce n'est pas la première fois que les mêmes lobbies tentent de saborder un rapprochement algéro-français», écrit TSA. «Est-il un hasard si Ciotti [chef du parti Les Républicains], dès son retour en France [après une visite au Maroc], a été le premier, en dehors de l'extrême-droite, à réclamer la révocation de l'accord algéro-français de 1968 sur l'immigration ?», s'interroge le même média. Pointer du doigt le Maroc et ses soutiens comme l'origine de tous les déboires du pouvoir algérien, aux niveaux national et international, est une constante. Au lendemain de l'exfiltration vers la France de l'opposante Amina Bouraoui, en février 2023, l'APS a pointé «certains responsables au niveau de la DGSE, du quai d'Orsay et certains conseillers franco-algériens qui ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen» comme étant à l'origine de l'opération. Le même scénario s'est répété après l'adoption, le 11 mai, de la résolution du Parlement européen, condamnant les détentions de journalistes en Algérie. Comme à l'accoutumé, l'agence de presse algérienne (APS), s'est empressée d'accuser le Maroc d'en être l'artisan. TSA ne fait que suivre cette ligne.