Tahar Benjelloun pointe du doigt la responsabilité du président Emmanuel Macron dans la détérioration des relations entre la France et Maroc. «Macron a été maladroit. Il a manqué de respect au roi du Maroc. C'est ce que je sais de sources très sûres», a affirmé l'écrivain marocain sur la chaîne israélienne i24 News. Benjelloun a précisé que l'affaire du logiciel espion israélien Pagasus est à l'origine des relations glaciales entre les deux leaders. «Macron s'est plaint et le roi lui a répondu par : "Je vous donne ma parole d'honneur que je ne vous ai pas espionné. C'est pas mon genre". Et Macron lui a répondu… quelques choses que je ne vais pas dire ici. Il lui a répondu d'une façon maladroite et le roi n'a pas aimé parce qu'il lui a donné sa parole d'honneur et Macron n'y a pas crue ; et depuis les relations étaient rompues», raconte Benjelloun. «Emmanuel Macron a été très maladroit. Il a manqué de respect au roi du Maroc et leur relation a été rompue.» Tahar Ben Jelloun, écrivain #Conversations pic.twitter.com/aoiQs8oBRD — i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) May 31, 2023 Enfonçant le clou, il a enchainé : «Macron a ensuite envoyé son… Stéphane Sejourné (président du groupe Renwe Europe depuis 2021, ndlr) au Parlement européen pour faire une résolution très anti-marocaine. Et ce n'était pas par hasard.» Pour rappel, Lahcen Haddad, président de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne (UE), avait accusé Séjourné d'être l'artisan de la résolution adoptée par le Parlement, le 19 janvier, appelant à la libération des journalistes détenus au Maroc. Le lauréat du Prix Goncourt en 1987 a attribué la politique marocaine du président français à son ambition de voir «les Algériens se réconcilier avec la France. Les Algériens ne donneront jamais rien. Ils ont ce qu'il a lui-même appelé la rente mémorielle et ils ne vont pas la lâcher». Benjelloun accuse Marcon d'«avoir abandonné la grammaire de la diplomatie». Et d'expliquer que «du temps de Hollande, Sarkozy, Chirac et de Mitterrand, il y avait les chefs d'Etat et aussi des interlocuteurs au niveau de l'Elysée et à Rabat. Avec Macron, il a supprimé ce poste, bien avant la maladresse» liée à l'affaire Pegasus. «Il a déjà voulu donné de l'importance à l'Algérie (…) A mon avis, il a fait une erreur stratégique pour la France», conclu Benjelloun. «Tout miser sur l'Algérie est une grave erreur car elle ne lui cèdera rien», avait, pour mémoire, déclaré l'écrivain marocain, le 2 décembre 2022, lors de son passage dans une autre émission diffusée par la chaîne israélienne i24 News. En août de la même année, il avait écrit, dans une chronique publiée par Le Point, que le «courant ne passe pas entre les deux chefs d'Etat».