Bachir Mustapha Sayed a été écarté du nouveau «gouvernement» du Polisario. Une absence qui soulève des interrogations dans les camps de Tindouf au même titre que la nomination d'une Algérienne à la tête du «ministère de l'Intérieur». Le Polisario a un nouveau «gouvernement», conduit par Bouchraya Beyoun. La liste du cabinet, publiée ce mardi soir par la presse du Front, a connu le départ de Mohamed Salem Ould Salek du «ministère des Affaires étrangères». Il occupait ce poste depuis 1998. La gestion de Salek de ce département a, d'ailleurs, fait l'objet de vives critiques dans les camps de Tindouf, notamment après les inaugurations de consulats par des pays africains, dont certains reconnaissaient la «RASD», à Dakhla et Laayoune. Un média proche du Polisario avait même lancé un appel à une «révision et à une restructuration de la diplomatie du Front Polisario». Petite consolation pour Salek, il a été désigné «conseiller» de Brahim Ghali chargé des questions diplomatiques. «Ce départ marque un tournant», indique dans des déclarations à Yabiladi, Salem Abdelfattah, président de l'Observatoire sahraoui de l'information et des droits de l'Homme. Salek est remplacé par Mohamed Sidati, ancien représentant du Front auprès de l'Union européenne. «Sidati était le porte-parole du 16e congrès du Polisario», souligne Abdelfattah. Une Algérienne aux commandes de l' «Intérieur» A la surprise générale, Mostapha Mohamed Ali Sayed Al Bachir, l'auteur de la célèbre phrase la «RASD n'est pas un Etat», de la tribu des Bouihates, conserve son titre de «ministre des territoires occupés et de la diaspora sahraouie». «La composante tribale à laquelle il appartient constitue le principal atout d'Al Bachir, et ce malgré ses profondes divergences avec le pouvoir algérien et la direction du Polisario», explique Salem Abdelfattah. Le nouveau «gouvernement» connait la nomination de Meryem Salek H'Mada à la tête du «ministère de l'Intérieur». «C'est une Algérienne de Tindouf, originaire de la tribu des Rguibates-Fokra, à laquelle appartenait Mohamed Abdelaziz. Elle est très proche de Brahim Ghali», indique à Yabiladi une source sahraouie à Laayoune. Une désignation à même de renforcer la présence des Algériens au sein de la direction du Polisario pour la succesion à Ghali dans les mois ou les années à venir. Pour rappel, Lahbib Mohamed Abdelaziz, le fils de l'ancien chef du Front, a été nommé membre du très influent comité de défense au sein du secrétariat général. Le cabinet Bouchraya Beyoun est marqué par l'absence de Bachir Mustapha Sayed. Le frère du fondateur du Polisario a été aussi évincé de la liste des «conseillers de la présidence», annoncée également ce mardi. Pour rappel lors du 16e congrès, Sayed a présenté sa candidature pour diriger le mouvement séparatiste. La liste révélée ce mardi 14 février a connu l'absence d'Abdelkader Taleb Omar, de la tribu des Oulad Dlim. «Il est arrivé premier lors du vote des membres du secrétariat général. Il aurait dû conduire le nouveau gouvernement mais il s'avère que sa popularité a été à l'origine de sa mise à l'écart», souligne Salem Abdelfattah, président de l'Observatoire sahraoui de l'information et des droits de l'Homme. Taleb Omar, représentant du Polisario à Alger, a été écarté aussi du bureau du secrétariat général.