Bien que les médias du Polisario passent sous silence l'absence d'un «ministre de la Défense» dans la composition du cabinet Bouchraya Hammoudi Beyoune, les débats dans les camps de Tindouf sur le sujet sont vifs. «Brahim Ghali imite ainsi son parrain algérien, puisque le premier gouvernement du président Abdelmadjid Tebboune, présenté le 2 janvier, a supprimé le traditionnel poste de vice-ministre de la Défense», nous confie un expert ayant requis l'anonymat. A cette explication s'ajoute l'instabilité qui prévaut dans les camps. «Brahim Ghali se sent menacé par de puissants cadres du Front Polisario ayant le contrôle sur le trafic de drogue. Certains sont d'ailleurs membres du gouvernement Beyoune. Et comme il ne peut pas les écarter des cercles du pouvoir, il a pris une police d'assurance en gardant la main sur l'armée.» Au lendemain de l'annonce des 29 membres du cabinet Bouchraya Beyoune, le site Futuro Sahara a publié un article intitulé «les symboles de la corruption gardent leurs postes», rappelant la promesse oubliée faite par le même Ghali, dans la foulée de son élection en juillet 2016 à la tête du Polisario. Il s'était engagé à combattre les «Hantatas», terme pour désigner les prévaricateurs en dialecte local.