Suite au décès de Gaïd Salah, le président algérien Abdelmajid Tebboune a chargé le général Said Chengriha d'assurer l'intérim à la tête de l'armée. Une nomination qui devrait réjouir certains membres du Polisario, tout particulièrement l'ancien «ministre de la Défense», Mohamed Lamine Ould El Bouhali. Entre les deux hommes, il y a des liens d'amitié qui remontent aux années durant lesquelles le général d'état major était d'abord adjoint du chef de la troisième région militaire, avant sa promotion à la tête du commandant dont le siège est basé à Béchar. A ce titre, la sécurité, les déplacements de la population et les activités commerciales dans les camps de Tindouf étaient placés sous la tutelle directe de Chengriha. De part leurs fonctions respectives, ils étaient proches. Une proximité qui n'a pas été affectée par la mise à l'écart de Ould El Bouhali, début 2016, par Mohamed Abdelaziz du «ministère de la Défense», pour occuper le «ministère de la Construction» et, sous Brahim Ghali, les forces de réserve. Ce sont ici deux petites consolations, comme en témoigne la participation du même Chengriha à un meeting militaire organisé par El Bouhali en mars 2017, au «camp Smara». Une présence qui avait déplu à Brahim Ghali au point de bouder la réunion et d'ordonner à ses médias de ne pas la couvrir. Seule la publication en ligne Futuro Sahara en avait, d'ailleurs, fait écho. Au moment des faits, la relation entre Ghali et El Bouhali était très tendue. Alger avait tenté de circonscrire l'onde des divergences entres ses deux principaux alliés en envoyant un de ses généraux jouer les médiateurs. Reste à savoir si El Bouhali pourrait bénéficier de cette promotion de son «ami» Said Chengriha, alors que commence après la tenue 15e congrès, qui s'est clos hier à Tifariti, la délicate phase de distribution des postes clés au sein de la direction. La réponse à la question sera connue dans les semaines à venir, avec l'annonce des membres du secrétariat général et éventuellement d'un remaniement ministériel.