Au lendemain du 16e congrès du Polisario, l'après-Brahim Ghali se met en marche. Sur la liste des vingt-sept membres du secrétariat général du Front, publiée ce lundi 23 janvier, figure le nom de Lahbib Mohamed Abdelaziz, qui n'est autre que le fils de l'ancien chef du Polisario, décédé en juin 2016. Il est présent aux côtés de la vieille garde du mouvement séparatiste ayant accompagné pendant des décennies son père, comme Bachir Mustapha Sayed, Abdelkader Taleb Omar, Mohamed Lamine Ould El Bouali ou encore Mohamed Salem Ould Salek. Les chances de Lahbib Mohamed Abdelaziz de prendre les commandes du Front ne sont pas négligeables. Outre sa jeunesse, il est Algérien de souche de part les origines de son père et sa mère, Khadija Hamdi, une ancienne «ministre» de la Culture sous le règne de son époux et fille de l'ex-maire de Tindouf. Il est aussi originaire de la tribu des Rguibates de l'Est. Deux atouts importants, à l'heure, pour désigner le chef du Polisario. Le jeune homme peut se targuer aussi de disposer d'une «expérience» dans les combats contre les Forces armées royales (FAR). Son père l'avait nommé, en effet, en 2013 à la tête d'un escadron de la «gendarmerie», en plus d'avoir effectué des stages militaires en Algérie. Depuis le décès de Mohamed Abdelaziz en juin 2016, Lahbib est resté silencieux, éloigné des médias et de la direction du Polisario. En septembre 2021, il a décidé de sortir des bois. Vêtu d'un treillis, il est apparu dans une vidéo appelant les Sahraouis des camps de Tindouf à «l'unité» et «à continuer la guerre contre l'occupant marocain». Une sortie qui intervenait alors Brahim Ghali venait juste de rentrer, après une hospitalisation de six mois en Espagne et en Algérie. Reste à savoir si la présence de Lahbib Mohamed Abdelaziz au secrétariat général sera accompagnée par sa désignation dans la composition du prochain «gouvernement» dont la liste fait déjà l'objet de tractations entre les membres influents au sein du Polisario et le pouvoir algérien.