Malgré la pression du sénateur, pro-Polisario, James Inhofe, l'armée des Etats-Unis annonce que le Maroc accueillera, au même titre que quatre pays africains, la prochaine édition de l'exercice militaire African Lion 2023. La prochaine édition de l'African Lion est prévue du 15 mai au 18 juillet 2023, vient d'indiquer l'armée des Etats-Unis. Le Maroc, Djibouti, le Ghana, le Sénégal et la Tunisie, accueilleront l'exercice militaire, qui verra la participation de plus de 10 000 personnes appartenant à 20 pays de l'OTAN, ajoute la même source. Les préparatifs de ces grandes manœuvres ont déjà commencé. En effet, la Tunisie a abrité, du 26 au 30 septembre, une réunion entre l'armée américaine et ses partenaires africains. «Compte tenu de la multitude de complexités qui existent naturellement dans un exercice d'une telle ampleur, la planification et la coordination avec les forces américaines conjointes et les pays partenaires est un projet à long terme étalé sur toute l'année, afin de s'assurer que lorsque l'exercice commencera, il sera bien coordonné et magistralement exécuté», a déclaré le lieutenant-colonel Paul Hilaski, chef de la branche de l'African Lion au sein de l'armée américaine en Afrique en soutien au Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique et l'armée des Etats-Unis pour l'Europe et l'Afrique (SETAF-AF). Le Maroc toujours le siège principal de l'African Lion 2023 ? Pour l'heure, l'armée des Etats-Unis n'a pas révélé l'identité du partenaire africain qui devrait accueillir l'essentiel de l'exercice. Le Maroc était le siège principal des dernières 18 éditions. Une donne qui pourrait changer si l'administration Biden honore sa promesse faite au sénateur républicain James Inhofe de transférer l'African Lion vers un autre pays. «Je suis heureux que le secrétaire Austin soit d'accord avec moi sur cette question», avait déclaré fin juillet Inhofe. Au lendemain de ces déclarations, le général Stephen J. Townsend, chef du Commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom) a reconnu que le Congrès américain, lors de son adoption de la Loi sur la défense pour l'exercice 2022, avait obligé le Commandement d'«envisager de diversifier l'exercice». Le responsable a souligné que l'Africom envisage «d'autres endroits» où des «parties ou la totalité» de l'exercice seront organisés à l'avenir. En attendant le lancement officiel de ces manœuvres, les Etats-Unis ont rendez-vous le 8 novembre avec les élections de mi-mandat, pour le renouvellement de la totalité des membres de la Chambre des représentants et le tiers (35 sièges) du Sénat. Un scrutin qui ne verra pas la participation de James Inhofe. A 87 ans, le sénateur a décidé de prendre sa retraite. Outre l'absence de ce grand partisan du Polisario au Sénat, la participation en grand nombre de militaires israéliens à la prochaine opération de l'African Lion pourrait jouer en faveur du Maroc. Il est difficile d'envisager une forte présence de soldats et d'officiers de Tsahal en Tunisie, alors que le pays de Kaïs Saïed avait démenti la participation d'Israéliens sur son territoire lors de l'édition 2022. Pour rappel, dans la partie organisée au Maroc du dernier exercice African Lion, Israël était représenté par deux officiers de son armée et le chef de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord du ministère de la Défense au Bureau politique et politico-militaire, qui sert également d'attaché du ministère de la Défense au Maroc. L'annonce de l'accueil par le royaume de l'African Lion 2023 a coïncidé avec le début, le 17 octobre, de la visite au Maroc du général du Corps des Marines des Etats-Unis et chef du Commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM), depuis août dernier, Michael Langley. Les manœuvres militaires de l'African Lion sont habituellement au centre de discussions entre l'AFRICOM et les Forces armées royales (FAR).