La direction du Polisario observe le silence sur les circonstances de la mort de quatre commerçants sahraouis, tués par l'armée algérienne dans la localité d'El Agd. Un silence dénoncé par un opposant du Front à la 4e Commission des Nations unies. L'armée algérienne a tué, lundi, quatre Sahraouis qui résidaient dans les camps de Tindouf. Immédiatement après la diffusion de la nouvelle, les partisans du Polisario se sont empressés vers les réseaux sociaux, pour pointer du doigt la responsabilité d'un drone des Forces armées royales (FAR) dans le bombardement du véhicule des Sahraouis. Une version que conteste une source marocaine. Dans des déclarations à Yabiladi, elle affirme que «les victimes sont des civils commerçants et non des membres des milices du Polisario». «Les Sahraouis ont trouvé la mort dans la localité d'El Agd, située à seulement quelques mètres de la frontières avec l'Algérie où une base militaire (la base 75) est installée», ajoute-t-elle. Notre source précise que les «FAR ne s'aventurent pas jusqu'à ce point géographique très sensible, afin d'éviter qu'une frappe d'un drope ne dérape et touche directement la base algérienne, ce qui aggravera ainsi la tension avec le pouvoir à Alger». Pour rappel, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a indiqué, dans son dernier rapport annuel sur la situation au Sahara occidental, que «la plupart des tirs à travers la berme, signalés à la MINURSO par les parties, étaient concentrées dans le nord du territoire, près de Mahbès». Silence officiel du Polisario et de ses médias Face à cet événement tragique, la direction du Polisario se mure dans un silence assourdissant. Ses médias officiels et officieux adoptent la même posture, tout comme la presse algérienne. Un mutisme qui n'est pas sans soulever des interrogations. Un silence que Fadel Breika, un opposant au Polisario et membre du Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), a dénoncé. Depuis la tribune de 4e commission des Nations unies, qui poursuit encore ses travaux à New York, il a soulevé lundi soir le meurtre des quatre commerçants par l'armée algérienne. Suite aux accusations formulées par l'ancien détenu politique, l'ONU a mandaté la MINURSO pour mener une enquête. Par le passé, l'armée algérienne avait tué des commerçants et des orpailleurs sahraouis. Pour rappel en janvier 2014, des soldats algériens avaient tiré, dans la zone Ouidiane Tittrate près de la frontière avec la Mauritanie, sur deux camions et des véhicules 4*4, causant la mort de deux commerçants sahraouis. En octobre 2020, deux orpailleurs ont été brûlés vifs par des militaires algériens. Le troisième, qui leur servait de gardien, avait eu plus de chance, en prenant la poudre d'escampette avant l'arrivée d'une patrouille algérienne sur le lieu. Le drame s'était produit au «camp Dakhla», situé à 200 km des camps de Tindouf. Lors de tous ces événements, la direction du Polisario n'a émis la moindre contestation.