La France s'active pour intégrer la question du Sahara occidental dans les travaux du prochain sommet des pays européens riverains de la Méditerranée. Paris justifie son initiative par les conséquences du conflit sur les approvisionnements de l'Europe en gaz. La ville espagnole d'Alicante accueillera, le vendredi 30 septembre, un sommet des pays euro-méditerranéens. La question du Sahara pourrait être soulevée par la délégation française, indique ce mercredi EFE. Même si le différend territorial n'est pas officiellement inscrit sur l'ordre du jour du conclave des neuf Etats européens de la rive sud de la Méditerranée, des sources à l'Elysée, précisent à l'agence de presse espagnole, qu'il «sera sûrement» au cœur des débats. La France justifie son initiative par les éventuelles «répercussions» que pourrait avoir «ce conflit dans le contexte de la crise de l'énergie et de l'approvisionnement en gaz en Europe», rapporte EFE. Paris estime que le différend politique opposant l'Algérie, qui défend le Front Polisario, et le Maroc, «affecte l'approvisionnement en gaz». La France explique sa démarche par son souhait de voir «les relations entre les pays riverains de la Méditerranée devenir les meilleures possibles» et qu'un «rapprochement» s'installe entre les protagonistes de ce dossier. A qui profite l'initiative française ? Le média ibérique rappelle qu'Alger a déjà fermé, le 31 octobre 2021, le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui passe par le territoire marocain. Une décision prise par le président Abdelmadjid Tebboune, deux mois après l'annonce, le 24 août de la même année, de la rupture des relations diplomatiques de son pays avec le royaume. L'Algérie a également réduit, ajoute la même source, le volume du gazoduc exporté directement vers l'Espagne, via le gazoduc Medgaz, juste après que le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, ait exprimé, le 14 mars dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, son appui au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. Un appui réaffirmé dans la Déclaration conjointe maroco-espagnole, publiée au terme du sommet Mohammed VI-Sanchez du 7 avril à Rabat. Des médias algériens et du Polisario se félicitent déjà de la démarche française, la qualifiant de «revers pour la diplomatie marocaine». Les prochains jours devraient apporter des clarifications sur la partie bénéficiaire de l'initiative française. Le sommet des pays euro-méditerranéens, est un groupe informel créé en 2013 qui réunit neuf Etats européens : Italie, Espagne, France, Grèce, Chypre, et Malte et, depuis 2021, la Slovénie et la Croatie. Le Portugal figure aussi dans le tour de table bien qu'il n'ait pas de côtes en Méditerranée. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, seront également présents au sommet d'Alicante. Pour rappel, le président français, Emanuel Macron a effectué, fin août une visite officielle de trois jours en Algérie. Charles Michel s'est rendu, le 5 septembre, à Alger. Lors de ces deux déplacements, l'approvisionnement de l'Europe en gaz algérien était au centre des entretiens avec le président Abdelmadjid Tebboune.