Le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) a repris du service, ce mardi 28 juin, mais en flux inverse, indique le quotidien El Mundo qui cite des sources au sein d'Enagás, l'opérateur et gestionnaire du système gazier en Espagne. «C'est la première expédition par le gazoduc maghrébin de gaz précédemment acheté par le Maroc sur les marchés internationaux et déchargé dans une usine de regazéification espagnole» expliquent les mêmes sources chez Enagás. Cette exportation intervient deux mois après que la troisième vice-présidente du gouvernement espagnol, ministre de Transition écologique et du défi démographique, Teresa Ribera, ait communiqué, le 27 avril, par mail à son homologue algérien, Mohamed Arkab, la décision de son pays d'avoir autorisé le fonctionnement du GME, en flux inverse. Une annonce immédiatement condamnée par le gouvernement algérien. «Tout acheminement de gaz naturel algérien livré à l'Espagne, dont la destination n'est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols», avait mis en garde le ministre algérien. Prenant en considération ces menaces algériennes, Enagás assure avoir mis en place une «procédure de certification qui garantit le gaz exporté vers le Maroc via le GME n'est pas d'origine algérienne et que l'interconnexion fonctionnera avec les règles techniques de l'Union européenne, rapporte El Mundo. Le média de droite note que l'annonce de la reprise du service du GME, en flux inverse, a coïncidé avec les entretiens, ce mardi 28 juin à Madrid à la veille du sommet de l'OTAN, entre le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et le président des Etats-Unis, Joe Biden. Pour rappel, la semaine dernière, la ministre marocaine de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali a annoncé depuis la tribune de la Chambre des représentants la signature, dans les jours à venir du premier contrat de livraison de quantités de gaz au Maroc. La ministre a réitéré que le non-renouvellement par l'Algérie du contrat du GME n'a eu aucune incidence sur la production de l'électricité au royaume. Néanmoins, elle a reconnu que la décision prise par les autorités algériennes a contraint à l'arrêt les deux centrales de Tahaddart et de Aïn Beni Mathar, alimentées exclusivement par le gaz naturel qui provenait de l'Algérie, via le GME.