41 organisations de la société civile en Europe ont signé une déclaration commune, mardi 14 juin, pour exprimer leurs «préoccupations» face au «déni de l'islamophobie» par les institutions de l'Union européenne. «Sous la présidence française, le Conseil de l'Union européenne a adopté des conclusions sur le racisme et l'antisémitisme qui ne s'attaquent pas sérieusement aux discriminations structurelles et institutionnelles généralisées à l'encontre des minorités musulmanes en Europe, mais aussi à l'encontre d'autres groupes racisés tels que les Roms, les personnes d'origine africaine et asiatique», lit-on dans cette déclaration, parvenue à Yabiladi. «Les conclusions du Conseil ne se contentent pas de hiérarchiser les formes de racisme. Elles rejettent également la demande d'accorder une haute priorité à la lutte contre le racisme antimusulman, en omettant d'inclure les 60 recommandations soumises par l'ECRI visant à prévenir les violences antimusulmanes», a noté la correspondance, signé notamment par le Collectif contre l'islamophobie en Europe (CCIE). Les organisations signataires ont exprimé leurs préoccupations concernant «l'objection de l'UE à la création d'une Journée internationale de lutte contre l'islamophobie, qui vise à commémorer l'anniversaire des tristement célèbres massacres de Christchurch». Parmi les mesures nécessaires pour lutter contre l'islamophobie, selon les signataires, il existe «la nomination d'un coordinateur sur la haine antimusulmane aux côtés du coordinateur sur l'antisémitisme, ainsi que l'allocation de ressources à tous les coordinateurs travaillant sur les différentes formes de racisme». «Ce sont là des efforts cruciaux que les institutions européennes doivent entreprendre, si elles souhaitent consacrer des politiques antiracistes efficaces, équitables et impartiales, conformes aux véritables valeurs européennes», ont-ils plaidé.