L'Espagne avait pris le soin d'informer, il y a sept mois, les plus hautes autorités algériennes, du projet de regazéifier dans ses unités du gaz naturel liquéfié (GNL) acheté par le Maroc, indique une «source officielle» au ministère espagnol de la Transition énergétique dans déclarations à un média ibérique. «Nous expliquons depuis des mois à l'Algérie que le Maroc va acheter du GNL sur les marchés internationaux, le déchargera dans une usine de regazéification espagnole et ensuite l'acheminera via le GME vers son territoire», assure-t-elle. La décision a été communiquée, le 30 septembre à Alger, soit un mois avant la fermeture du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), par le chef de la diplomatie, José Manuel Albares, lors de ses entretiens avec le président Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Akrab. Les interlocuteurs algériens d'Albares n'avaient exprimé alors aucune objection, précise la même source. «Des sources au ministère des Affaires étrangères ont corroboré cette information», soulignant que le gouvernement algérien a profité du courrier électronique envoyé mercredi par la 3e vice-présidente, ministre de la Transition énergétique, Teresa Robera, à son homologue Akrab, «pour faire du bruit». Sous couvert d'anonymat un ministre espagnol attribue la «menace» algérienne de cesser ses exportations de gaz vers l'Espagne, au soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d'autonomie au Sahara occidental. L'Algérie a protesté contre cet appui par le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations.