Le Maroc est en train de finaliser les dernières étapes pour l'achat de gaz naturel liquéfié (GNL) sur le marché international, a indiqué, vendredi, la ministre de la Transition énergétique, Leïla Benali. Il s'agit de la première fois que le royaume achète du GNL. Depuis la fermeture le 31 octobre du gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l'Espagne et le Portugal en gaz algérien et qui traversait le Maroc, le royaume a œuvré ces derniers mois pour préparer son entrée dans le marché international du GNL, une première. « Le Maroc est déjà pour la première fois sur le marché international du gaz. Les équipes marocaines se sont retrouvées face à des traders expérimentés et ont réussi à développer une capacité de négociation qui n'existait pas auparavant », a déclaré la ministre en conférence de presse rappelant que le Maroc n'a jamais acheté de GNL auparavant. Leila Benali avait déjà annoncé auparavant lors de la conférence de l'Energie, que le Maroc allait rejoindre le marché international du GNL pendant le mois de Ramadan. « Ce ramadan, le Maroc va accéder pour la première fois au marché international du GNL (Gaz naturel liquéfié, ndlr)», avait-elle dit. « Nous ne préparerons pas un, pas deux, mais jusqu'à quatre ports pour recevoir le GNL. Je ne vois pas pourquoi on ne tirerait pas profit de nos 3500 kilomètres de côtes », avait-t-elle expliqué, et de poursuivre que l'objectif est de construire un système de stockage et de transport de gaz pour relier la source aux zones de consommation. Ce gaz acheté sur le marché international devrait relancer les deux centrales de Tahaddart et d'Ain Beni Mathar, qui contribuent toutes deux à près de 10% du l'électricité consommée dans le pays, a poursuivi la ministre. Le gaz devrait être envoyé en Espagne pour sa regazéification avant d'être renvoyé au Maroc via le GME dans le sens inverse sous forme de gaz. Elle a indiqué par ailleurs que le Maroc ne va pas importer de gaz d'Espagne ni du marché européen. Cette déclaration intervient alors que l'Algérie qui a rompu unilatéralement ses relations diplomatiques avec le Maroc, fait du chantage à ses partenaires européens en leur disant que sa seule condition pour leur envoyer du gaz est qu'il ne soit pas racheté par le Maroc. Pour Leila Benali, la fermeture de ce gazoduc a été perçue comme « une opportunité » pour le Maroc qui lui a permis d'accélérer sa stratégie de transition énergétique et de faire avancer la feuille de route pour le développement du gaz naturel dans le pays. A ce jour, le Maroc a reçu pas moins d'une douzaine de propositions de contrats à moyen termes suite à son appel d'offre lancé par le gouvernement. Les résultats de ces propositions sera connu dans les prochains jours après l'examen par une commission ad hoc, a assuré la ministre.