La jeune marocaine Maryem El Khalifi vit à Vitam depuis 2019. Pendant le mois de Ramadan, elle essaie de créer une ambiance similaire à celle qu'elle connaît au Maroc, en préparant des repas traditionnels qui sont principalement associés à ce mois sacré. La situation reste toutefois difficile pour elle. Les Marocains de la diaspora, dans divers pays du monde, surtout ceux avec une petite minorité musulmane, sont nostalgiques de l'ambiance du Ramadan dans leur pays d'origine. En République du Vietnam, située en Asie du Sud-Est, célèbre pour sa victoire dans la guerre qui a éclaté sur ses terres contre les Etats-Unis (1955-1975), l'ambiance du Ramadan est absente. Les musulmans, surtout la communauté venue des pays majoritairement musulmans, restent loin des rituels qui caractérisent ce mois sacré. C'est le cas de la Marocaine Maryem El Khalifi, âgée de 25 ans. Née et ayant grandi à Rabat, elle a déménagé au Vietnam en 2019, où elle travaille comme professeure d'anglais. «Il n'y a pas beaucoup de mosquées au Vietnam. Dans la ville de Haïphong, où je vis maintenant, il n'y a aucune mosquée», bien qu'il s'agisse de la troisième plus grande ville du pays, confie-t-elle à Yabiladi. «Tout ce qui touche à la religion islamique n'a pas beaucoup d'importance car il n'y pas une grande communauté musulmane. Je ne ressens pas l'ambiance du Ramadan ici, je vis des moments très difficiles à cette occasion», ajoute cette originaire de la ville de Zagora. Un Ramadan qui s'annonce difficile cette année Concernant son quotidien pendant ce mois sacré, elle dit qu'elle finit son travail à neuf heures du soir, soit «des heures après l'appel à la prière de Maghrib». «Je dois donc faire une pause de 5 minutes afin de rompre mon jeûne rapidement avant de retourner au travail», explique-t-elle. De retour chez elle, elle tient à préparer elle-même des repas marocains, contrairement à la période où elle vivait dans la capitale vietnamienne. A Hanoï, elle raconte qu'elle se dirigeait vers la mosquée pour apporter de la nourriture fournie par les ambassades de certains pays arabes. «Ici à Haïphong, il n'y a pas de nourriture halal. Il n'y a que de la nourriture halal importée, mais qui reste très chère», confie-t-elle. Récemment, un citoyen algérien a ouvert une boucherie, ce qui permet à Maryem d'acheter de la viande de volaille. «Cette année, le Ramadan s'annonce plus difficile, après mon déménagement dans cette ville, même si l'atmosphère dans la capitale n'était pas idéale, mais au moins il y avait une très petite mosquée, où nous avions l'habitude d'effectuer les prières de Tarawih.» Maryem El Khalifi Cette jeune marocaine tente, malgré tout, de créer l'ambiance du mois béni en préparant les «Sfouf» et «Chebakia» chez elle. C'est grâce aussi à YouTube qu'elle tente de suivre les programmes des chaînes marocaines nationales. Malgré ces circonstances, Maryem encourage les Marocains, à travers ses pages sur les réseaux sociaux, à s'installer au Vietnam et à chercher des opportunités d'emploi.