Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a eu, ce lundi 21 mars à Paris, des entretiens avec le président français Emmanuel Macron. La réunion a été consacrée à l'examen du projet d'autonomie énergétique de l'Union européenne alors que les cours du pétrole et du gaz flambent sur le marché mondial. Dans une déclaration à la presse, le chef du gouvernement espagnol a condamné fermement l'invasion russe de l'Ukraine, pointant du doigt la responsabilité directe du président russe Vladimir Poutine dans cette escalade militaire et ses conséquences économiques sur les consommateurs européens. Sanchez a ensuite appelé les Vingt-sept à garantir leur autonomie énergétique. «Nous devons agir maintenant pour que personne ne puisse faire chanter l'Europe avec les prix de l'énergie», a-t-il souligné. Un message qui n'est pas seulement destiné à l'homme fort au Kremlin à Moscou. Outre la Russie, l'Algérie, deuxième fournisseur de l'Espagne en gaz derrière les Etats-Unis, est également concernée par les propos du chef du gouvernement espagnol, d'autant que les relations entre Alger et Madrid sont tendues, depuis le 18 mars. L'Algérie a vivement protesté contre le soutien de l'Espagne au plan marocain accordant une autonomie au Sahara occidental, par le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations. Bien avant cette décision du ministère algérien des Affaires étrangères, des voix au voisin du Nord ont manifesté leurs préoccupations d'éventuelles représailles algériennes. La porte-parole du groupe des députés du Parti Populaire, Cuca Gamarra a en effet mis en garde contre les «répercussions de cette décision sur la politique énergétique alors que l'Espagne dépend de l'Algérie pour son approvisionnement en gaz».