L'Espagne tente de garantir son approvisionnement en gaz algérien, après la hausse des prix au niveau international. Obstinée, Alger dit pouvoir livrer le péninsule ibérique à condition «qu'aucune molécule de gaz n'irait vers le Maroc». Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez a appelé le président algérien ce dimanche 6 mars, afin d'affirmer «sa volonté d'œuvrer au développement et au renforcement du partenariat existant entre les deux pays dans le domaine de l'énergie», dixit un court communiqué de la présidence algérienne. L'entretien n'a pas été commenté de manière officielle par le gouvernement de Madrid. Mais les médias espagnols ont en fait largement l'écho révélant au passage des menaces formulées par Alger. Le quotidien El Mundo revient sur la discussion entre le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, et son homologue espagnole, Teresa Ribera. «Pas une seule molécule de notre gaz exportée vers l'Espagne ne doit aller au Maroc», aurait exigé le ministre algérien, demandant également des garanties dans ce sens, renchérit le publication. Lire aussi: Le Maroc veut importer du gaz liquéfié depuis l'Espagne Le ministère de Teresa Ribera révélait en février que le Maroc avait demandé de «l'aide pour garantir sa sécurité énergétique (…) et l'Espagne avait répondu positivement à la requête». En effet, il y a eu des négociations discrètes entre le Maroc et l'Espagne pour un contrat d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL). Le Maroc voudrait signer «des accords d'au moins cinq ans», et se faire livrer «dès que possible (...) soit en février, soit en mars», avait déclaré à Bloomberg la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali. Fin octobre, l'Algérie annonçait ne pas reconduire l'accord sur le gazoduc Maghreb-Europe (GME). Dans un premier temps, les autorités marocaines ont souligné que la décision «n'aura dans l'immédiat qu'un impact insignifiant sur la performance du système électrique national». Mais à l'époque déjà l'Office nationale des hydrocarbures et des Mines (ONHYM) et l'Office National de l'électricité et de l'Eau Potable (ONEE) disaient chercher des «alternatives durables, à moyen et long termes».