L'obsession marocaine de Vox n'a pas de limite. Nullement découragée par le rejet, la semaine dernière, par la Commission de Défense au sénat espagnol de sa proposition réclamant d'intégrer Ceuta et Melilla sous la protection de l'OTAN, la formation d'extrême droite revient vite à la charge avec une autre initiative législative. Le nouveau texte de Vox, présenté à la Chambre des représentants, exige du gouvernement de coalition de gauche de «délimiter correctement» les eaux maritimes de Ceuta et Melilla avec le Maroc. Le parti attribue les problèmes de frontières maritimes entre Rabat et Madrid à «l'absence d'accord ou de traité délimitant ces espaces». Vox affirme que le Maroc a déjà «intégré Ceuta et Melilla, les îles Chafarinas et les Rochers dans ses eaux intérieures». La proposition rappelle que «l'Espagne a déposé une protestation formelle contre ce fait mais la situation s'est aggravée avec la construction du port de Beni Enzar dans la région de Melilla». Vox ne cache pas que l'objectif principal de son projet est d'amener le Maroc à reconnaître la «souveraineté espagnole» sur les deux villes. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Vox défend cette revendication. La formation a déjà présenté, en janvier dernier au Sénat, une proposition réclamant la délimitation des frontières maritimes de Ceuta, Melilla, les îles et les rochers en Méditerranée occidentale, «en vue de les intégrer administrativement dans une municipalité». Au lendemain de la publication au Bulletin officiel du 30 mars 2020 de deux lois délimitant la compétence maritime du Maroc, l'ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez avait souligné que «l'Espagne et le Maroc conviennent que la délimitation maritime nécessitera de résoudre le possible chevauchement des espaces d'un commun accord et conformément au droit international».