Transparency International (TI) a publié le 17 novembre à Berlin, son rapport annuel sur l'Indice de Perception de la Corruption (IPC). Le même jour, le secrétaire général de Transparency Maroc (TM), Rachid Filali Meknassi, a organisé une conférence de presse à la Bibliothèque nationale à Rabat, pour rendre public ce rapport. Le constat est alarmant. Le Maroc qui s'est classé 89e sur 180 pays continue sa « descente aux enfers ». « La corruption est un sport national au Maroc », commentait un internaute de Yabiladi.com, après la présentation en juin dernier par la section locale de TI, du baromètre de la corruption. Pour rappel, ce baromètre était une enquête menée par l'organisation auprès de 73132 personnes de 69 pays du monde, dont le Maroc (500 ménages interrogés), entre octobre 2008 et février 2009. De façon ironique, on peut certainement lui donner raison, puisque si le football – considéré comme sport roi – est malade, la corruption en revanche est en bonne santé et a encore de beaux jours devant elle. Et pour cause ! D'après les données indiquées par Azeddine Akesbi, vice-secrétaire général de TM, qui a passé en revue les résultats de l'IPC 2009, en 2007, le Royaume était 72e sur 180 pays avec une note de 3,5. Une année après, le Maroc a gardé la même note sur le même nombre de pays, mais est passé au 80e rang. En 2009, le Maroc a chuté encore de 9 places, passant de la 80e position avec un score de 3,5 à la 89e avec une note de 3,2. Ainsi en deux ans, le Maroc a régressé de 17 places et de 44 places en 10 ans (45e en 1999) a-t-il souligné. Comme les années précédentes, TI a classé les pays sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu). Dans la région MENA, le Maroc est au milieu (8e sur 16 nations). Il est devancé de loin par le Qatar (22e avec un score de 7), les Emirats Arabes (30e avec 6,5), le sultanat d'Oman (39e avec 5,5), Bahreïn (46e avec 5,1) ou encore à l'Arabie Saoudite (63e ex-æquo avec l'Italie avec 4,3) et la Tunisie (65e avec 4,2). Toutefois, le Maroc est le deuxième pays le plus « transparent » dans le Maghreb. L'Algérie est classée 111e ex-æquo avec l'Egypte, et plusieurs pays comme Djibouti, l'Indonésie, le Mali..., alors que la Libye et la Mauritanie ont le même rang (130e ex-æquo avec 2,5). Sur le plan africain, les « bons élèves » en matière de corruption ont été le Botswana (37e), le Cap-Vert (45e), les Seychelles (54e), l'Afrique du Sud (55e) et la Namibie (56e). Les notes les plus élevés ont été attribuées à la Nouvelle Zélande (1ere avec une note de 9,4), suivie du Danemark (2e avec 9,3), de Singapour et de la Suède (3e avec 9,2). La France a occupé la 24e place. Les nations les plus corrompus sont une fois de plus, « les Etats fragiles et instables, marqués par la guerre et les conflits permanents », a rappelé TI. Les cinq derniers du classement sont l'Irak (176e), le Soudan (177e), la Birmanie ou Myanmar (178e), l'Afghanistan (179e) et enfin la Somalie (180e). Le rapport s'est appuyé sur 13 enquêtes différentes menées auprès d'entreprises ou d'experts, pour évaluer le niveau de corruption affectant l'administration publique et la classe politique dans un pays donné. Le désir du Maroc d'accueillir en 2011 la 4e conférence des Etats parties à la Convention des Nations-Unies contre la corruption(UNCAC) confirme peut-être l'engagement du pays à lutter contre cette gangrène qui est la corruption. Mais comme l'a souligné TM, « il faut mettre fin aux déclarations d'intention » et agir concrètement. Consulter le classement complet de l'Indice de Perception de la Corruption 2009