Transparency Maroc vient de présenter le rapport mondial 2008 de Transparency International sur l'indice de perception de la corruption. Sur 180 pays, le Maroc se classe à la 80 ème place derrière la Tunisie et très en avance par rapport à l'Algérie. Le rapport mondial 2008 de Transparency International sur l'indice de perception de la corruption (IPC) classe le Maroc à la 80 ème place sur 180 pays au même titre que l'Arabie Saoudite, le Brésil, le Burkina Faso et la Thaïlande. Le Royaume a ainsi reculé de huit places par rapport à l'année dernière où il occupait la 72 ème place. Par contre, sa note est resté la même que l'année précédente. Avec une note de 3,5, le Maroc occupe la 9 ème place parmi les pays arabes classés. A ce sujet, Rachid Filali Meknassi, secrétaire général de Transparency Maroc a indiqué que «cette place n'honore pas le Maroc» avant d'ajouter que «la justice et l'administration restent les plus touchées par la corruption» lors d'une conférence de presse qui s'est tenue mardi 23 septembre à Casablanca. Concernant l'Instance centrale de prévention de la corruption, l'ONG s'est dite «déçue par la version finale du décret qui consacre un organisme dépourvu à la fois de l'autonomie institutionnelle et de tout pouvoir en matière d'investigation et de poursuite». L'ONG n'a pas manqué de signaler que l'un des défis majeurs à relever est de gagner la confiance de la société. «La confiance des citoyens dans la réussite d'une politique de lutte contre la corruption politique se trouve ébranlée par l'annonce sans lendemain de nombreuses réformes et l'extension du champ de l'impunité», souligne Transparency Maroc. Cela dit, pour l'ONG, la nomination du président de cette instance le 20 août dernier annonce l'élaboration dans des délais raisonnables d'un diagnostic général et partagé de la situation qui servira de base à la définition d'une stratégie nationale de lutte contre la corruption. Cette nouvelle notation du Royaume dans le classement de Transparency International est le résultat de six enquêtes qui ont été menées par des agences internationales. Notons qu'en 1999, le Maroc avait obtenu la note de 4,1.L'année suivante, sa notation s'était améliorée avec 4,7. Par la suite, ses notes ont reculé ( 3,7 en 2002, 3,3 en 2003 et 3,4 durant les années suivantes). Les pays ayant enregistré les meilleurs scores sont le Danemark, la Suède et la Nouvelle-Zélande qui arrivent en tête de liste. Ces pays ont obtenu la note la plus élevée avec 9,3 suivis par Singapour (9,2), la Finlande et la Suisse (9). Les Etats-Unis sont quant à eux classés à la 18 ème place avec une note de 7,3, la France à la 23 ème place avec 6,9. Les pays arabes ayant eu les meilleurs notes sont le Quatar, qui occupe le 28 ème rang au même titre que l'Espagne avec une note de 6,5 suivi des Emirats Arabes Unis classé à la 35 ème place avec 5,9 , le Bahrein à la 43 ème place avec 5,4. Pour ce qui est de nos voisins, la Tunisie arrive en 62 ème position avec une note de 4,4, l'Algérie à la 92 ème place avec 3,2 et la Mauritanie à la 115 ème place avec 2,8. En bas du classement, on retrouve Haïti classé 177 ème avec 1,4 suivi de l'Irak et Myanmar avec 1,3 et enfin la Somalie avec une note de 1. Les pays qui connaissent une amélioration significative par rapport à l'année 2007 sont l'Albanie, Chypre, la Géorgie, Maurice, le Nigeria, Oman, le Qatar, la Corée du Sud, Tonga et la Turquie. «Avec la Somalie et l'Irak perçus comme les pays les plus corrompus, l'IPC 2008 de Transparency International met en évidence le cercle vicieux liant la pauvreté, faillite des institutions et corruption. Les pays développés ne sont pas en reste. Les mauvaises performances dans l'IPC 2008 de certains pays industrialisés indiquent que les mécanismes de contrôle ne sont pas non plus infaillibles dans les pays riches», tient à préciser Transparency International.