Le Maroc célèbre ce lundi, 9 décembre, à l'instar de la communauté internationale, la Journée internationale anti-corruption. Créée par l'ONU, à l'occasion de la signature de la convention anti-corruption (UNCAC) le 9 décembre 2003, cette Journée a pour objectif principal de sensibiliser le monde à ce fléau qui touche tous les pays de la planète. « La corruption sape les institutions démocratiques, ralentit le développement économique et contribue à l'instabilité gouvernementale. La corruption s'attaque aux fondements des institutions démocratiques en faussant les élections, en corrompant l'État de droit et en créant des appareils bureaucratiques dont l'unique fonction réside dans la sollicitation de pots-de-vin. Elle ralentit considérablement le développement économique en décourageant les investissements directs à l'étranger et en plaçant les petites entreprises dans l'impossibilité de surmonter les « coûts initiaux » liés à la corruption », souligne un communiqué des Nations-Unies. Dans son nouveau rapport annuel sur l'Indice de perception de la corruption (IPC) pour l'année 2013, l'ONG internationale de lutte contre la corruption dans le monde, Transparency International (TI), dresse un tableau négatif puisque ce fléau, au lieu de reculer, progresse dans plusieurs pays de la planète. Le Maroc ne fait pas figure de bon élève en la matière puisqu'il se classe au 91ème rang sur un total de 177 pays, et 17ème dans le continent africain. Evalué par huit agences et organismes et avec un score identique à celui de l'année dernière 37 sur 100, cet indice reflète les points de vue des milieux d'affaires et d'experts des pays du monde entier. Selon Transparency International, les services sanitaires et la police sont les secteurs les plus corrompus au Maroc. TI ajoute également que 49% des Marocains reconnaissent avoir donnés un pot-de-vin durant les 12 derniers mois. « La persistance de cette situation ne fait que traduire l'absence de volonté de lutter contre ce fléau. Les pouvoirs publics, dépourvus de toute stratégie pour mener le combat contre la corruption, se cantonnent dans un discours stérile et entretiennent l'impunité », souligne Transparency Maroc. Pire, poursuit la même source dans un communiqué, aucune initiative n'a été annoncée par le gouvernement dans ce domaine. « La corruption coûte cher à notre économie, sape les fondements de l'Etat de droit et altère le lien social », indique-t-on. Parallèlement à cette Journée mondiale contre la corruption, une campagne de communication et de mobilisation contre l'impunité est lancée par Transparency Maroc. Organisée à l'occasion de la publication par Transparency International de l'IPC au titre de l'année 2013, cette campagne inclura plusieurs activités de communication via les supports audiovisuels en langues arabe, française et amazighe et les sites internet, en plus de la réalisation d'interviews des membres de l'Association sur le sujet de la lutte contre la corruption au Maroc. Au programme de cette campagne figure l'organisation de la 2ème édition de la manifestation artistique «Paroles urgentes» qui aura lieu du 29 décembre au 2 janvier prochain avec la participation d'un groupe d'artistes venant de cinq villes marocaines, à savoir Casablanca, Sidi Bennour, El Jadida, Safi et Ben Guérir. D'autres manifestations artistiques figurent également au programme pour sensibiliser les jeunes à l'importance de lutter contre ce fléau. Au Maghreb, la Tunisie fait mieux que le Maroc (77ème), alors que l'Algérie est 94ème, la Mauritanie est 119ème et la Libye est 172ème. Dans la région MENA, les Émirats arabes unis arrivent en tête, occupant la 26ème position. L'Etat des EAU devance même Israël, arrivé 36ème. Le Bahreïn est 57ème, l'Arabie saoudite est au 63ème rang et l'Egypte est 114ème. Les pays les mieux classés sont le Danemark et la Nouvelle Zélande, avec une note chacun de 91 sur 100, la Finlande et la Suède (une note de 89 sur 100) et la Norvège et Singapour (une note de 86 sur 100). Ils sont soutenus par un très bon accès aux systèmes d'informations, et des codes régissant les comportements des responsables publics, selon TI. Le Danemark et la Nouvelle-Zélande partagent la tête du classement, avec une note de 91 sur 100. L'Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie se trouvent en bas du tableau. Selon le rapport de TI, les abus de pouvoir, les transactions secrètes et les commissions occultes continuent à faire des ravages partout dans le monde.