Transparency International vient de rendre public son rapport sur la corruption dans le monde pour l'année 2009. Le Maroc se retrouve à la 89e place sur 180 pays scannés, ex aequo avec la Moldavie, le Lesotho, le Malawi, le Mexique et le Rwanda. La Nouvelle Zélande et le Danemark arrivent en tête de ce classement mondial et se distinguent comme étant les pays les moins corrompus au monde. Le Maroc, lui, perd neuf places par rapport au classement de l'année dernière où il figurait à la 80e place. Une situation de plus en plus alarmante, puisque le pays ne cesse de s'enfoncer, ayant été classé 72e en 2007. À l'échelle maghrébine, la Tunisie (65e sur le tableau mondial) dame le pion au Maroc et se distingue, selon Transparency International comme étant le seul pays de la région à déployer «de grands efforts» pour la lutte contre le fléau de la corruption dans le milieu public et privé. L'Algérie arrive à la 111e place et la Mauritanie, qui semble toujours traîner le boulet de la corruption derrière elle, est placée en 113e position par l'organisation internationale. Sur le plan continental, le Maroc se classe à la 12e place, alors qu'il était dans le top ten des pays les moins corrompus en Afrique en 2008 (9e place). Le royaume est devancé par des pays comme le Burkina Faso (79e), le Ghana (69e) et la Namibie (56e). L'Afrique est bien représentée par le Botswana, l'Île Maurice et le Cap Vert, classés respectivement à la 37e, 42e et 46e place sur le tableau général. La grande majorité des 180 pays faisant partie de l'Indice 2009 ont obtenu une note inférieure à cinq sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu). Corruption et crise, un duo de choc Comme si le contexte et les effets – ô combien négatifs – de la crise ne suffisaient pas, ce dernier rapport ramène sur la table une autre réalité qui menace la reprise économique : la corruption. Cette dernière, malgré la guerre qui lui a été déclarée par le monde entier, reste plus que jamais le principal frein à l'avancée de nombreux pays en voie de développement. Une nouvelle fois, l'accent a été mis par l'IPC sur l'urgence d'agir, puisque les pays les plus corrompus sont les plus faibles économiquement ou souffrant d'une instabilité politico-militaire. Huguette Labelle, présidente de Transparency International (TI) a tiré la sonnette d'alarme : «Si nous voulons briser le cycle vicieux de la corruption, il est indispensable de déterminer quels sont les nœuds qui empêchent à la fois une bonne gouvernance et une obligation de rendre des comptes». Cette dernière poursuit en soulignant, entre autres recommandations, la nécessité de disposer «d'un appareil judiciaire efficace, d'organismes d'audit et de lutte contre la corruption indépendants, d'une transparence dans les budgets publics, ainsi que d'une large place laissée à une presse indépendante».