Mustapha Selma estime que la mort de trois camionneurs algériens serait dû à «une erreur humaine». L'opposant à la direction du Polisario, qui vit exilé depuis 2010 en Mauritanie, a basé son analyse sur sa connaissance pointue de la géographie et l'histoire de la région. «21 kilomètres séparent Bir Lahlou d'Ain Bentili, elles se situent dans la vallée de Bentili. Ain Bentili est un poste frontière qui remonte au temps de la colonisation française. Entre les deux localités se trouve le siège des unités de la 5e région militaire du Polisario et des points de la MINURSO», indique-t-il sur sa page Facebook. «Avant l'ouverture du passage frontière Tindouf-Zouerate (en août 2018, ndlr), les camions passaient par Bir Lahlou. Il était rare de les voir emprunter Aïn Bentili, d'autant que le Mauritanie avait déclaré la partie septentrionale de sa province -du centre d'Ain Bentili jusqu'aux frontières avec le Mali- zone militaire interdite aux civils,», précise Mustapha Selma. Le retrait du Polisario de l'accord du cessez-le-feu (le 13 novembre 2020), a davantage compliqué la situation des commerçants Algériens, Sahraouis et Mauritaniens, «désormais pris en tenailles entre la guerre annoncée par le Front et la zone militaire mauritanienne interdite». C'est à partir de tout ces éléments que l'opposant sahraoui conclut que le drame ne peut être que le fait d'une erreur humaine sans préciser quel camp en serait à l'origine. Il préfère plaider la cause des commerçants qui empruntent la route entre Tindouf et la Mauritanie, en espérant que les «parties au conflit parviennent à se mettre d'accord sur un passage sécurisé dont les limites seraient bien signalés pour les civils».