A Rabat, le secrétaire d'Etat adjoint par intérim aux Affaires du Proche-Orient, Joey Hood, est resté fidèle à la ligne adoptée par l'administration Biden sur la question du Sahara, à savoir : éviter de se prononcer publiquement sur la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara. Le secrétaire d'Etat adjoint par intérim aux Affaires du Proche-Orient, Joey Hood, s'est réuni, ce mercredi 28 juillet avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. A l'issue de ses entretiens avec le chef de diplomatie, le responsable américain a animé, seul, un point de presse. Avant de se prêter au jeu des questions-réponses avec les journalistes, Hood a tenu à lire une déclaration. Au-delà des traditionnels rappels que le Maroc est le «premier pays à avoir reconnu l'indépendance des Etats-Unis», l'assistant d'Antony Blinken est resté prudent sur la question du Sahara occidental. «Nous soutenons tout processus crédible mené par les Nations unies, devant épargner à la région un conflit, arrêter tous les actes de violence et garantir une paix durable. Nous soutenons fermement la nomination d'un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. Nous sommes prêts à l'aider dans l'exercice de ses fonctions», a-t-il souligne Comme à Alger, le secrétaire d'Etat adjoint par intérim aux Affaires du Proche-Orient a évité, dans sa déclaration, d'aborder la reconnaissance par l'administration Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Néanmoins, un journaliste présent à ce point de presse a voulu savoir si les propos de Hood constituent un changement opéré par le président Biden sur ce sujet par rapport à son prédécesseur. Changement ou pas de changement? «Il n'y a pas de changement dans la position des Etats-Unis mais il y a un changement au niveau de la qualité de la nature de l'engagement américain dans les mesures prises par l'ONU afin de réaliser des résultats. Nous devons appuyer la nomination d'un nouvel envoyé afin de parvenir à des solutions acceptées par toutes les parties, devant garantir la paix et la stabilité. Et c'est l'ambition que partage les Etats-Unis et le Maroc pour la région». «C'est notre approche» sur ce dossier, conclut-il. Sept mois après sa prise des commandes du pays, l'administration Biden évite, jusqu'à présent, de se prononcer publiquement sur la décision du 10 décembre de Donald Trump. Les déclarations du porte-parole du Département d'Etat, Ned Price, résument bien cet embarras. «Nous continuerons à soutenir la voie de l'ONU pour parvenir à une solution juste et durable à ce conflit de longue date et à soutenir la Mission des Nations unies pour l'Organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) pour surveiller le cessez-le-feu et prévenir la violence», avait-il précisé le 22 février. Le 9 juin, il admettait lors d'un point de presse sur le même sujet «une certaine discontinuité entre l'approche» suivie et adoptée «par rapport à ce qu'a fait l'administration précédente». Ned Price revient sur le même sujet, affirmant le 1er juillet, que le président Biden n'a pas l'intention de réviser la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté marocaine sur la province. «Cela reste la position de l'administration du président Joe Biden». Cette prudence de l'équipe Biden à communiquer publiquement sa position sur la question du Sahara tranche avec la détermination de l'administration Trump à défendre sa reconnaissance de la marocanité du Sahara. «Durant des décennies, les administrations américaines n'ont pas réussi à résoudre le conflit entre le Maroc et le Sahara occidental, car elles ne voulaient pas prendre de risques. Nous l'avons fait, dans l'intérêt de la paix», avait affirmé en janvier l'ancien chef de la diplomatie Mike Pompeo.