Dans un entretien avec une journaliste connue pour ses sympathies à l'égard du Polisario, Antony Blinken, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, a insisté sur la nécessité de revenir dans une procédure onusienne pour la recherche d'une issue à ce conflit. Alors que tous les indices indiquent que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara reste inchangée, Anne Soy, journaliste à la BBC proche des cercles du Polisario, a voulu arracher d'Antony Blinken, secrétaire d'Etat des Etats-Unis, un autre son de cloche. Interrogé par la journaliste sur un éventuel changement dans la position américaine, M. Blinken a répondu qu'il souhaite que la recherche de solution à ce conflit passe par les Nations unies. Une position qui confirme celle du secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis pour le Proche-Orient Joey Hood, qui a affirmé, début janvier, que la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara reste «inchangée», et que «les changements (…) se situent dans l'énergie déployée afin que le processus onusien produise des résultats ». Une position qui appuie celle Ned Price, porte-parole de la diplomatie américaine, qui a indiqué, début juillet, que l'annonce de Donald Trump «reste la position de l'administration» du président Joe Biden. «Pas de changement», et Washington plaide en faveur «d'un processus politique crédible dirigé par l'ONU». «Nous consultons les parties, nous consultons d'autres gouvernements de la région et au-delà, sur la meilleure façon de mettre un terme à la violence et parvenir à un règlement durable de ce conflit», a-t-il expliqué. M. Blinken, face à l'insistance de la journaliste; a pointé : «Nous sommes maintenant très concentrés sur le soutien des efforts de l'envoyé de l'ONU, Staffan de Mistura, et d'un processus dirigé par l'ONU pour trouver une solution durable et digne. C'est l'objet de nos efforts». Il ajoute : «Nous nous concentrons sur le – sur ce processus de l'ONU, en aidant à le faire avancer. Nous parlons à toutes les parties concernées. Et en ce moment, l'accent devrait être mis sur ce que l'ONU fait, encore une fois, pour trouver une solution durable et digne.» Le chef de la diplomatie américaine, agacé par l'obstination malvenue de la journaliste, ne lâche pas le morceau : «Nous avons été très engagés avec toutes les parties. Et comme je l'ai dit, notre objectif en ce moment, d'autant plus que nous avons maintenant un envoyé de l'ONU après beaucoup de temps sans en avoir, est de nous assurer que ce processus peut avancer. C'est là que nous nous concentrons. C'est là que va notre soutien», a-t-il insisté. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a nommé début octobre un vétéran de l'Organisation, l'Italien Staffan de Mistura, 74 ans, comme nouvel émissaire pour le conflit au Sahara, après plusieurs recherches infructueuses. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est félicité de la nomination du nouvel émissaire. «Nous soutiendrons activement ses efforts pour promouvoir un avenir pacifique et prospère dans la région» et pour une «reprise du processus politique», a-t-il dit, sans mentionner la reconnaissance de souveraineté du Maroc sur l'ensemble de ce territoire accordée en 2020, sur laquelle son département s'est exprimé plusieurs fois.