50 jours après le début de la grève de la faim de plus de 400 sans-papiers en Belgique, majoritairement marocains, algériens et tunisiens, le secrétaire d'Etat à l'asile, Sammy Mahdi, a appelé les partis politiques à ne pas leur «donner de faux espoirs». Membre du gouvernement fédéral d'Alexander De Croo, il a réagi aux appels du Parti socialiste (PS) pour l'octroi de visas temporaires et ouvrir le dialogue. Jusque-là, l'exécutif n'envisage pas de fixer des critères clairs de régularisation, considérée comme «une faveur» pour des raisons humanitaires et non un droit. «La situation n'a pas évolué malgré les nombreux appels de la société civile, des partenaires sociaux, syndicats et patronat, du monde universitaire, de l'Eglise catholique de Belgique, etc.», a alerté lundi le PS, dans un communiqué relayé par la presse belge. Le soir même, Sammy Mahdi a affirmé qu'accorder un titre de séjour à tous les grévistes de la faim «n'est pas souhaitable». «Quelques mois plus tard, ces mêmes sans-papiers seront à nouveau en séjour irrégulier. Les grévistes de la faim ont eux-mêmes indiqué qu'ils ne souhaitent pas un titre de séjour temporaire, mais permanent et collectif pour tous les sans-papiers», a-t-il ajouté. De leur côté, les 400 à 470 personnes occupant l'église du Béguinage et les sites de l'ULB/VUB ont estimé que cette forme de mobilisation est leur recours ultime pour faire valoir leurs droits, d'autant qu'ils travaillent au noir en Belgique depuis 10 à 30 ans sans preuves de leur emploi. Cette situation étant susceptible de limiter leurs chances de régularisation, ils ont revendiqué la mise en place d'une loi claire sur l'octroi des titres de séjour. Mais le secrétaire d'Etat a un autre avis. «C'est mon travail d'entrer en dialogue avec eux et aussi de clarifier honnêtement ce que la politique (d'asile) représente. Les demandeurs d'asile fuyant la guerre ont droit à une protection, les étudiants qui respectent les règles peuvent étudier ici et les personnes qui veulent venir travailler ici peuvent faire une demande depuis l'étranger», a rappelé Sammy Mahdi. Le 25 juin, le PS a appelé à constituer une commission indépendante pour examiner les dossiers de régularisation et convoquer une conférence interministérielle entre les secteurs de l'emploi et de la migration.