Les quatre vols hebdomadaires opérés par Royal air Maroc et qui permettaient au gouvernement espagnol d'expulser jusqu'à 80 Marocains des îles Canaries chaque semaine ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre. Selon El Pais, cette interruption répond à la décision du Maroc d'annuler tous les vols commerciaux avec l'Espagne et la France depuis le 30 mars pour stopper la propagation du nouveau coronavirus. Le journal espagnol précise qu'après la fermeture soudaine, un seul vol de Grand Canaria à Laâyoune a pu décoller. Des sources policières ont confié à El Pais que les autorités espagnoles «s'emploient à reprendre les retours dans les meilleurs délais». Dans un premier temps, après l'annonce marocaine, des sources du ministère de l'Intérieur avaient affirmé que les vols d'expulsion ont continué leur programmation. «La suspension des vols d'expulsion signifie pour le ministère de l'Intérieur de se passer de ce qu'il considère comme l'un de ses principaux outils pour contenir l'immigration clandestine vers l'archipel», ajoute la même source, qui rappelle que sur les 23 000 migrants arrivées dans les Îles Canaries l'année dernière, un peu plus de la moitié venaient du Maroc. Et de rappeler que dans ce groupe, seulement 509 migrants ont été renvoyés dans leur pays. En novembre, mois où un record historique d'arrivées a été battu avec plus de 8 000 personnes, le ministre Fernando Grande-Marlaska s'est rendu à Rabat dans le but d'ouvrir une voie pour l'expulsion des Marocains des îles. Ainsi, le 7 décembre, un premier vol de la Royal air Maroc est parti. Quelques jours après le début des retours, l'Intérieur a commencé à empêcher aussi tous les immigrants irréguliers arrivant sur les îles de se rendre dans la péninsule sous prétexte de restrictions sanitaires. «Bien que l'accord ne permette pas au gouvernement de renvoyer autant de migrants qu'il le souhaiterait, des sources policières considèrent que le message dissuasif adressé à ceux qui envisagent de partir est essentiel pour arrêter les départs», conclut El Pais.