Si le Maroc a accepté le retour de migrants nationaux sur son territoire, il a imposé à l'Espagne la condition que leur arrivée se fasse à Laâyoune. La presse espagnole indique en effet que ces retours se font au rythme de 80 personnes par semaine, mais que c'est le Maroc qui définit les points d'atterrissage des vols. Aussi, Rabat a accepté ce processus avec une cadence de quatre vols hebdomadaires, avec pas plus de 20 passagers à bord, selon OK Diario. Sur les 23 000 migrants identifiés en 2020 à leur arrivée aux îles Canaries, le média espagnol indique que 12 000 sont de nationalité marocaine. D'où l'intérêt du ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, d'obtenir l'engagement du Maroc sur une coopération pour le retour de ses nationaux. C'était sans compter sur les conditions posées par Rabat, qui fait reconnaître implicitement à Madrid la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, à travers la coordination des atterrissages à Laâyoune. Cette initiative intervient alors qu'en décembre dernier, l'annulation d'une visite du Premier ministre espagnol au Maroc a coïncidé avec la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.