Depuis le début de l'année, plus de 17 000 migrants africains ont débarqué sur les côtes des Canaries. Selon l'Union européenne, la moitié seraient marocains. L'Union européenne veut améliorer la coopération avec le Maroc pour le retour de ses migrants illégaux et discuter en parallèle de la facilitation des visas, a indiqué, mardi 1er décembre, à Rabat la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson. «Je suis là avec un mandat pour négocier les réadmissions et la facilitation des visas, nous verrons comment les discussions se passent», a-t-elle déclaré au cours d'un point de presse au début d'une visite officielle de deux jours. «Pour moi, avoir moins d'arrivées irrégulières et renvoyer ceux qui ne sont autorisés à rester est étroitement lié à la facilitation des visas et à la migration légale », a-t-elle expliqué. En pleine crise migratoire aux îles Canaries, sa première visite au Maroc vise aussi à «continuer les discussions» sur les mécanismes de réadmission lancée par le ministre espagnol de l'intérieur, Fernando Grande-Marlaska, la semaine dernière lors d'une visite à Rabat. Les arrivées illégales dans l'archipel espagnol situé au large des côtes nord-ouest de l'Afrique «ont augmenté de plus de 1 000 %» cette année, avance-t-elle. Depuis janvier, environ 17 000 migrants africains sont arrivés illégalement sur les côtes des Canaries et «il semble que plus de la moitié d'entre eux soient marocains, a précisé la commissaire. Il est important de savoir comment faire en sorte qu'ils rentrent». Arrivées régulières Mme Johansson compte aussi discuter avec les autorités marocaines de leurs «besoins» en terme de gestion migratoire et des «moyens nécessaires pour des bénéfices partagés». Depuis 2018, le Maroc a reçu 343 millions d'euros d'aides européennes sur divers programmes (formation de la police, éducation, etc.), selon les données publiées mardi. L'Union européenne voit chaque année entre 2 et 3 millions d'arrivées régulières (travailleurs, étudiants ou réfugiés) depuis les différents pays du monde. Environ la moitié de ceux qui entrent de façon légale repartent. L'an dernier, il y a eu environ 100 000 décisions d'expulsion, dont environ le tiers a été suivie d'un retour effectif, le plus souvent vers l'Ukraine et les Balkans, selon les chiffres communiqués mardi. Yvla Johansson, qui pilote la réforme du pacte migratoire européen, plaide pour une efficacité accrue dans les retours des migrants illégaux vers leur pays d'origine et considère comme une priorité d'obtenir de «bons accords de réadmission».