Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures Pour contrer la montée du « populisme » et le terrorisme, la commissaire européenne aux Affaires intérieures propose ce qui lui semble être la panacée : expulser davantage d'étrangers en situation irrégulière vers leurs pays d'origine.
Aujourd'hui j'étais devant le @Senat pour présenter la proposition @EU_Commission pour la pacte migratoire. Mais d'abord, j'ai dit que l'UE tout entière est unie dans la lutte contre la violence extrémiste et le #terrorisme. Ce qui affecte la France affecte l'ensemble de l'UE pic.twitter.com/IYuLOh873Y — Ylva Johansson (@YlvaJohansson) November 5, 2020 Ylva Johansson l'a affirmé hier, jeudi 5 novembre 2020, devant le Sénat français. En clair, la commissaire européenne aux Affaires intérieures demande aux pays européens de mettre dehors le maximum d'étrangers en situation irrégulière pour faire face à la montée du populisme et du terrorisme. Ses propositions sont radicales. Ces renvois doivent passer notamment par la multiplication « d'accords pour que les pays d'origine reprennent leurs ressortissants qui ne vivent pas en situation régulière » dans l'Union européenne (UE), où 140.000 migrants sont entrés clandestinement l'an dernier, a plaidé lors d'une audition devant la commission des affaires européennes Ylva Johansson.
Au nom du pragmatisme… La commissaire européenne se dit optimisme pour le pacte migratoire européen. « Nous avons besoin d'accords de réadmission avec les pays d'origine plus nombreux et qui fonctionnent mieux. (…) La Commission européenne devrait utiliser tous les outils » à sa disposition pour y parvenir, y compris mettre dans la balance « l'aide internationale, les accords de marché, les visas » ou encore « Erasmus », le programme européen pour l'éducation, a-t-elle énuméré. Migrants irréguliers contre visas La Commissaire européenne, qui a présenté fin septembre à Bruxelles le nouveau Pacte migratoire, a également rappelé que la Commission pouvait conditionner depuis début 2020 l'assouplissement des conditions d'attribution des visas au niveau de « coopération » des Etats avec les accords de réadmission. « La raison pour laquelle j'insiste autant sur les retours est que les citoyens européens, me semble-t-il, sont prêts à accueillir les personnes en besoin de protection internationale. Mais ils veulent qu'on fasse la distinction entre ceux qui ont le droit de rester, et qui doivent être intégrés, et ceux qui n'ont pas vocation à rester », a-t-elle expliqué. « Si nous ne sommes pas capables d'être plus efficaces sur les retours, il y a un risque de (montée du) populisme et le risque de perdre le soutien des citoyens européens », s'est-elle encore inquiétée lors d'échanges quasi-uniquement tournés sur cette question. « Il y a une assez grande marge de progression » sur la question des éloignements en Europe, a poursuivi Johansson, soulignant que le taux d'exécution moyen d'une décision d'expulsion est de 30% en Europe mais chute à « 13, 14% pour la France ». Elle a également fustigé les « très longues » procédures avant qu'une telle décision ne soit prise. Entre-temps, a-t-elle exposé, « les gens s'intègrent dans la société, tombent amoureux, commencent à travailler, et il devient très difficile de procéder à ces retours, c'est ce que je veux éviter ».